Quatre ans après le merveilleux et surtout très polémiqué Martyrs, Pascal Laugier revient avec un troisième long-métrage à nouveau mystérieux où les faux-semblants vont être encore une fois de mise. The Secret marque également le premier passage Outre-Atlantique pour le réalisateur français qui met en scène Jessica Biel, la jeune Jodelle Ferland et Stephen McHattie dans un thriller intriguant mais aussi particulièrement malin, aussi bien dans le fond que dans la forme.
Et si l'on pourra reprocher à Laugier de réitérer le même concept que Martyrs, à la manière d'un Shyamalan de la grande époque, force est d'avouer que le concept continue de fonctionner, l'intrigue se détachant très rapidement de ce que l'on pensait voir pour nous amener progressivement à une toute autre péripétie, une toute autre histoire, le fameux twist n'arrivant pas à la fin mais presque au début du long-métrage pour ne jamais s'arrêter. Du génie, le réalisateur français en a à revendre, le scénario de The Secret étant incroyablement poignant et surprenant, déroutant le spectateur avec une aisance prodigieuse. Difficile donc de raconter le film, de dire ce qui pourra plaire ou non, tant le concept si bien tourné nous en met plein la poire.
Car au-delà d'un script imaginatif passionnant, sans cesse rebondissant, nous tenant en haleine jusqu'aux dernières minutes, le long-métrage bénéficie d'une mise en scène soignée, élégante, où Laugier exploite ses décors naturels avec précision, osant quelques effets de caméra pas forcément tape à l'œil mais néanmoins hypnotisant, apportant ainsi une réelle esthétique à ce film froid, réaliste et désespéré. Jessica Biel, elle, nous livre ici l'une de ses meilleures performances, l'actrice prouvant qu'elle peut parfaitement rester convaincante dans des drôles dramatiques intenses. C'est donc un passage autrement réussi sur le sol américain que Pascal Laugier réussit, The Secret étant un long-métrage peut-être moins prenant que Martyrs (notamment au niveau de l'histoire, inégalée) mais qui reste toutefois une sacrée baffe que l'on aimerait prendre plus souvent.