Deux ans après un premier volet qui servait uniquement de prétexte à introduire le personnage dans la mythique réunion des Avengers, revoici Thor qui revient pour une nouvelle aventure que l'on espérait épique, romanesque et fantastique ; en d'autres mots, une adaptation digne du comics. Et si le casting reste le même, le très shakespearien Kenneth Branagh laisse sa place au nouveau venu Alan Taylor qui n'a réalisé à ce jour que deux longs-métrages passés inaperçus et une poignée d'épisodes de la série-évènement "Game of Thrones".
Un choix osé mais bienvenu qui ne pouvait qu'apporter un vent de fraicheur à la saga... En premier lieu, les erreurs de Branagh sont réparées : le film se passe quasiment intégralement dans le royaume féérique d'Asgard et non plus sur notre ennuyeuse planète bleue.
Puis, le scénario joue la carte du nouveau méchant pas beau qui veut gouverner le monde et qui va croiser la route du dieu du tonnerre. Classique mais efficace, on n'en demandait pas plus. Parallèlement, les enjeux dramatiques sont bien plus présents et offrent de grands moments de bravoure, d'émotion et d'imprévus. Malheureusement, tout cela aurait pu être parfait si Taylor ne bâclait pas chaque séquence.
Car au final, Thor 2 n'est qu'un amas de scènes superposées les unes aux autres, avec plein de personnages et plein de passages importants mais qui sont filmées avec un je-m’en-foutisme révoltant. Alors que l'on pouvait voir un triangle amoureux intéressant entre le blondinet, son amoureuse terrienne et son alliée asgardienne, une réelle tragédie familiale et un méchant d'envergure, nous n'aurons à nous mettre sous la dent que des bribes de bonnes idées balancées sans aucun choix artistique.
Ce charismatique nouveau bad guy est par ailleurs monstrueux sur papier mais transparent à l'écran ; une amère déception qui est remplacée par l'unique réel intérêt du film, la star phagocyte, Loki le comique sournois. Pareillement, l'humour est – à l'instar d'Iron Man 3 – trop présent (bien que moins lourdingue), enlevant ce côté épique dont devrait bénéficier le film. Ainsi, cette séquelle ne s'avère être au final qu'un petit film d'action fantastique incroyablement oubliable mais qui ne permettra une fois encore pas au dieu asgardien de s'inscrire dans la légende cinématographique.