Ca y est, je suis enfin arrivé à saturation. Alors qu'il y a à peine quelques temps, les films de Michael Bay parvenaient à me faire relativement marrer malgré leur profonde connerie, quelque chose s'est brisé entre le géant au sourire ultra bright et moi. L'usure du temps peut-être, une envie commune de voir ailleurs... Désormais, et à mon grand désarroi, les rares qualités s'effacent pour donner toute puissance aux défauts de l'oeuvre du bonhomme. Un cinéma nivelé vers le bas, vulgaire et sexiste (les femmes ne sont là que remuer du popotin la bouche en coeur), limite raciste (tout ce qui n'est pas américain est plus ou moins con), bas du front, où les personnages sont condamnés à n'exister que par leur fonction dans le script ou par leurs origines sociales et ethniques. Un cinéma qui se torche avec les règles dramaturgiques et techniques les plus élémentaires, dans le seul et unique but de faire mouiller l'ado en rut ou les rednecks patriotiques. Ne subsiste aujourd'hui que le sérieux tout relatif du sympathique Rock et le satirique Pain and Gain pour me contenter. Mais jusqu'à quand ?
Premier volet d'une nouvelle saga consacrée aux mythiques jouets d'Hasbro (on annonce pas moins d'une quinzaine de nouveaux films !), Transformers: L'âge de l'extinction fait office de sacrée régression de la part d'un Michael Bay ayant pourtant connu son premier accueil favorable depuis belle lurette avec son précédent film. N'ayant visiblement rien à foutre de ce qu'il raconte, le cinéaste se contente d'accoucher d'un gigantesque best-of, balançant à l'écran un condensé bien gras de sa filmo déjà bien corsée.
Mettant un peu la pédale douce sur l'humour débile (même si bien présent, pas de panique), ce quatrième volet continue toutefois de flinguer l'univers qu'il met en place, n'essayant à aucun moment d'apporter une quelconque cohérence à une mythologie qui aura quand même eu trois putains de films avant ça pour s'épanouir. Michael Bay et ses scénaristes esquissent des personnages fades au possible (on retrouve d'ailleurs la même relation père / fille que dans Armageddon), en abandonnent même certains en cours de route sans que l'on sache bien pourquoi, donnent un look et une caractéristique totalement aléatoires à leurs Transformers et parviennent à rendre incompréhensible un script tenant pourtant sur une feuille de papier cul.
Faisant tout péter autour de lui tout en se tapant une bonne siestouille derrière son combo, Michael Bay nous sert la formule habituelle, pompe superficiellement James Cameron ou même Time and Tide avec quinze ans de retard, se reposant une fois encore sur le talent des infographistes et de son équipe technique pour faire avaler une pilule bien moisie.
A l'image de la quasi-totalité de la filmographie de Michael Bay, ce nouveau Transformers représente tout ce que Hollywood peut enfanter comme étron quand elle ne les confie pas à de solides metteurs en scène. Profondément con, interminable, atteignant des sommets dans l'art de placer du produit à la pelle et d'une durée de vie plus que limitée.