La franchise Transformers c'est comme la cocaïne, la première fois c'était si bon, que j'espère retrouver le même plaisir devant chaque nouvel opus. Malheureusement, je ne décolle plus devant l'immense parc d'attraction se finissant par un festival pyrotechnique sous la houlette de Michael Bay.
L'introduction est une pâle copie de celle de Gladiator de Ridley Scott. On se retrouve en pleine bataille aux côtés du Roi Arthur et de ses chevaliers de la table ronde entrain de se prendre une belle branlée. Heureusement, le charlatan alcoolique Merlin (Stanley Tucci) connait un autobot qui va lui filer un bâton magique et un dragon à trois têtes pour venir à bout de l'envahisseur germanique. Les humains (enfin ceux qui sont gentils) et les autobots deviennent des amis pour la vie, mais pas vraiment comme on a pu le constater dans les précédents opus.
Le film revient à notre époque et confirme qu'entre les humains (surtout les militaires) et les transformers, ce n'est plus le grand amour. Optimus Prime est parti sur sa planète, alors que ses compagnons se cachent de la TRF (Très Ridicule Force), bref une milice gouvernementale les traquant sans répit sur tout le globe terrestre, mais surtout aux United States of America. Sauf que la légende Cade Yeager (Mark Wahlberg) est toujours là pour contrecarrer leurs plans diaboliques, en aidant les autobots à se sauver du moindre piège, tout en prenant soin d'eux et en bichonnant des mini-autobots trop mignons. Cela reste malgré tout bordélique, la caméra de Michael Bay part dans tout les sens, les plans s’enchaînent avec frénésie et John Turturro sirote des mojitos sous le soleil de Cuba. On a aussi une adolescente super débrouillarde Izabella (Isabela Moner), qui tape l'incruste dans le monde dangereux de Cade Yeager et qui vont développer des rapports père/fille parce que ça aussi, c'est trop mignon.
Contre toute-attente, c'est à ce moment-là que le film devient plus digeste. La casse est un lieu de repos pour les autobots et spectateurs. Ils se mettent un peu sur la gueule et se vannent, ça détend et on profite de ce moment de répit, tout en allant faire un tour du côté de l’Angleterre ou une professeure philosophe historienne maladroite et indépendante de type bombe atomique, va se retrouver prise dans cette histoire de fou. Vivien Wembley (Laura Haddock) illumine l'écran de son élégance avec un humour so british, qui fait son effet. C'est pareil avec Sir Edmund Burton (Anthony Hopkins) et son majordome déjanté, ils offrent une bouffée d'air frais et arrivent à me faire croire que ce nouvel opus va finir par être une bonne surprise. Mais c'est mal connaitre Michael Bay et les trois scénaristes avec le soutien d'un collaborateur pour finir par m'épuiser devant tant de personnages; dont la plupart ne servent strictement à rien; intrigues dénuées d'intérêt et d'explosions partant dans tout les sens pour me perdre en me demandant qui est entrain de bombarder qui, avec toujours la même observation : comment peut-on envoyer des humains face à des decepticons, alors qu'ils sont aussi inoffensifs qu'une fourmi face à un dragon.
Les effets spéciaux restent le seul argument de vente d'une franchise ne sachant pas se renouveler en continuant de creuser sa propre tombe. Michael Bay nous assomme de plans inutiles au cœur d'une histoire se résumant à une méchante voulant détruire notre terre. On ne peut pas faire plus basique et pourtant le film dure 2h30 pour dénouer cette aventure. Malgré tout ce temps mis à la disposition des yeux des spectateurs, on ne va pas profiter du dragon à 3 têtes, tout en se demandant à quoi sert Desi (Jerrod Carmichael), pourquoi John Turturro se contente de quelques apparitions, ou est passée la fille inutile de Mark Wahlberg, comment cela se fasse que Stanley Tucci joue le rôle de Merlin, qu'est devenu le triceratops qui déchire, ils se sont vraiment mis à quatre pour écrire un truc aussi simpliste et vais-je vraiment m'infliger le sixième opus? Tant de questions et si peu de réponses. La vie est parfois un mystère que l'on se doit de vivre pour comprendre pourquoi Michael Bay continue de martyriser les Transformers.
L'expérience s'est révélée une nouvelle fois désastreuse, mais pour vraiment l'apprécier à sa juste valeur, on se doit de se rendre dans une salle de cinéma pour en prendre plein la gueule. C'est mon côté masochiste qui s'exprime, celui qui sait très bien que la séance va se faire dans la douleur, mais veut tout de même avoir son avis sur Transformers car il a de l'affection pour Optimus Prime et ses acolytes depuis sa plus tendre enfance.