Là où beaucoup ne voit en Valérian et la Cité des Mille Planètes qu'un vulgaire bric-à-brac s'élevant en plein milieu d'un bidonville d'effets-spéciaux dégoulinants, et dont les fondations de papier mâché menacent de faire s'écrouler l'édifice tout entier au moindre bâillement d'ennui du spectateur médusé ; j'y vois au contraire une grande tour splendide, quoi qu'un peu biscornue. Car Luc Besson s'est fait plaisir, et a su mettre en avant son univers. Dans son scénario, la moindre péripétie est un prétexte pour montrer une nouvelle part de cette univers, et sachant la richesse de celui-ci, les possibilités sont infinies. Cela engendre une armada de sous-intrigues qui, loin d'éloigner le spectateur de l'enjeu principal, sont toujours prêtes à renforcer la véracité de ce qu'il a sous les yeux, et à rendre compte du travail important apporté par l'équipe technique et artistique. Les bases - assurées par une bande originale bigger than life d'Alexandre Desplat et la réalisation hyperactive de Luc Besson - sont quant à elles solides. L'on ne notera que quelques dysfonctionnements, relevant du menu détail, tel qu'un Clive Owen en ersatz de Ben Mendelsohn dans Rogue One, ainsi qu'un Dane DeHaan éventuellement trop jeune pour le rôle.