Supposément lassé des blockbusters bien mastocs et des singeries de Johnny Depp, Gore Verbinsky revient vers le genre du thriller, et semble amorcer son entrée vers un cinéma plus personnel. En effet, A Cure for Life dégouline de tous ses pores de bonne volonté. L'ouverture à la Panic Room enferme illico presto le spectateur dans un monde désespérément obscure et froid. Sentiment qui se prolongera durant l'entièreté du premier acte du métrage. Hélas, malgré le soin constant apporté par le réalisateur à la photographie et la mise en scène, dès lors où le film commence réellement, il commet l'erreur de faire respirer le spectateur. Les - majestueux - paysages de la Suisse sont trop mis en avant, au grand dam de l'ambiance malsaine régnant au sein du centre de bien-être. De plus, il est terriblement dommageable que cette photographie grisâtre et terne du premier acte soit rapidement laissée de côté. L'intention de réalisation semble alors vouloir s'approcher d'avantage d'un Shining que d'un Shutter Island, notamment par l'usage de ces longs travellings, de ces plans bouchés et la présence de ces lieux généreusement éclairés. Malheureusement, la sauce ne prend pas et la tension cède rapidement place à l'unique intérêt accordé à l'histoire, assez bien écrite, malgré un dénouement relativement convenu. Convenu, à l'instar du jeu de Dane DeHaan qui ne manquera pas de faire lever le sourcil.