L'aventure intérieure

Au Quartier Cérébral, le centre de contrôle des émotions qui se trouve dans la tête de Riley, petite fille de 12 ans, c’est l’effervescence. Joie, Tristesse, Colère, Dégoût, et Peur, les cinq personnages qui incarnent les émotions de Riley ont fort à faire pour que le déménagement se passe bien. Mais quand Joie et Tristesse disparaissent au fin fond de la mémoire emportant avec elles des souvenirs fondamentaux, c’est la panique… Dégoût, Colère et Peur ne doivent alors compter plus que sur eux seuls pour faire comme si de rien n’était, tandis que Joie et Tristesse doivent lutter contre la montre pour rejoindre le Quartier Cérébral avant que tous les souvenirs de Riley ne sombrent définitivement dans l’oubli…

Ce qui est bien avec les films Pixar, c’est qu’on est sûr à presque tout les coups de ne pas être déçu. Sans égaler tout-à-fait son précédent chef-d’œuvre, le réalisateur de Là-haut nous offre un film passionnant qui, selon l’habitude du studio quand il ne s'agit pas d'une suite, ne ressemble à rien de connu. L’idée à l’origine de ce film (donner vie aux différents sentiments de chacun d’entre nous, idée exploitée à fond dans le générique de fin qui épuise presque à force de nous faire rire) donne lieu à des scènes parfaitement hilarantes parsemées de trouvailles géniales. Si on peut trouver que le rythme s’alanguit parfois, et que la mélancolie prend alors le dessus, ce n’est toutefois pas sans une réelle émotion que l’on assiste au parcours des différents sentiments, incarnés dans des personnages très attachants, qui cherchent à se comprendre mutuellement et à trouver leur place au sein de l’esprit de Riley. Le film a en outre le mérite de ne pas prendre les enfants pour des idiots, en justifiant la complexité des sentiments et en insistant sur la nécessité des épreuves dans la vie, montrant qu’on ne doit pas se laisser dominer par ses caprices pour traverser ces épreuves et en sortir plus fort. Aussi hilarant que poétique, Vice-Versa est une vraie pépite, profonde et intelligente, qu'on ne peut pas se lasser de redécouvrir...