Premier Bond avec Roger Moore, qui endosse le rôle-titre après Sean Connery et George Lazenby, Vivre et laisser mourir reste peut-être l'un des meilleurs avec l'acteur britannique (l'un des seuls à l'être réellement, Connery étant écossais, Lazenby australien, Dalton gallois et Brosnan irlandais). Son humour grinçant, ses blagues vaseuses et sa fausse gentillesse en font et feront un James Bond aussi arrogant qu'atypique.
Parfaitement situé dans les années 70, ce huitième opus reste un bon film d'espionnage/aventures avec tous les ingrédients nécessaires pour réussir un James Bond : de l'exotisme, des scènes d'action en pagaille, des jolies filles, des gadgets de plus en plus improbables et des méchants mémorables, en l'occurrence ici des sorciers vaudou qui officient dans le trafic de drogue à partir d'îles maudites de la Louisiane. On a de quoi être dépaysé.
Délaissant son rôle du "Saint" pour endosser avec aisance celui de Bond, Moore joue la carte de l'humour et des cascades horriblement mal doublées mais arrive néanmoins à rester attractif voire attachant dans ce scénario peu commun. En somme, Vivre et laisser mourir demeure un premier film réussi pour Roger Moore, l'un des rares de sa filmographie, le reste de ses interprétations tournant plus à la parodie qu'à de vrais films d'espionnage...