Sean Connery ayant définitivement tiré sa révérence (il ne reviendra que dans un Bond non-officiel, "Jamais plus jamais"), c'est désormais Roger Moore qui endosse la défroque du plus queutard dans agents secrets. Hollywood s'étant prise de passion pour la blaxploitation, Bond affronte cette fois des bad guys essentiellement noirs, son périple l'amenant de New York à la Louisiane en passant par la Nouvelle-Orléans et la Jamaïque.
Un cadre vaudou séduisant et prometteur sur le papier, capable d'apporter une ambiance mystérieuse et inconfortable, malheureusement sous-exploité et dont l'aspect caricatural frôle plus d'une fois la parodie involontaire, à l'image d'un épisode ne fonctionnant sur aucun point, et ce dès le générique, le sympathique "Live and let die" de McCartney et les Wings ne collant pas franchement à l'univers de 007. Le reste se résume à un récit peu passionnant et mou, extrêmement balourd et interminable, mis en scène sans grand génie par Guy Hamilton.
Peu à l'aise dans des habits trop grands pour lui, Roger Moore fait ce qu'il peut mais peine à se maintenir ne serais-ce qu'aux genoux de Connery, le script ne prenant même plus la peine de creuser un minimum le personnage. Même constat envers les James Bond Girls, franchement nunuches et inutiles, ne servant au final qu'à rendre 007 encore plus détestable, l'enfoiré allant même jusqu'à déflorer l'une d'entre elle en sachant parfaitement que ce geste la condamne à mort et à perdre ses pouvoirs de divination.
Comme le démontrait déjà "Les diamants sont éternels", les années 70 collent très mal à l'univers de James Bond et l'on ne retiendra de ce rendez-vous manqué que l'attaque des crocodiles, quelques cascades sympathiques et un enterrement dans le plus pur style New Orleans.