Huitième mission pour l’agent Bond, Live and Let Die est aussi celle qui introduit Roger Moore dans la peau du célèbre agent secret, et l'une des modes du moment, la Blaxploitation, va être mêlée aux écrits d'Ian Fleming.
Rien ne va dans Live and Let Die, à l'exception de son générique et la chanson-titre, ainsi que les variations sur ce thème, signée Paul McCartney. D'abord l'intrigue est ratée. Signée Tom Mankiewicz, fils de Joseph L., elle est inintéressante en plus de ne pas maîtriser l'aspect parodie, et ne rend jamais hommage aux personnages alors que l'humour tombe à plat, sans parler des dialogues. Certes, c'est aussi dû à une mise en scène peinant à inclure un semblant de tension et qui ne dégage pas grand chose, si ce n'est de la lourdeur, offrant à Bond certains moments ridicules.
Il n'y a pas de fil conducteur solide, et l'oeuvre donne parfois l'impression de se retrouver devant une succession de scènes d'action et/ou humoristiques sans véritable lien entre elles.
Et que dire du personnage de James Bond, mal écrit, mal mis en scène ainsi que guère aidé par un Roger Moore subissant le rôle au lieu de le dompter et de se l'approprier. Il est assez lourd, avec un côté beauf et "je sais tout" assez exaspérant. Autour de lui, il n'y a rien à signaler, le méchant est peu charismatique et la James Bond Girls, plutôt intéressante au début, ne finit par n'être que du mobilier. On ressent aussi une envie des producteurs de changer un peu Bond, de le moderniser à travers des petits changements, notamment dans son quotidien, ce qui n'apporte pas grand-chose, et sera même rectifié par la suite.
Enfin, comme dit plus haut, il y a quand même un superbe générique, sublimé par la chanson Live and let die de Paul McCartney et des Wings, ainsi que les variations autour de ce thème que l'on retrouve tout au long du récit. Rien que ça, ça vaut son pesant en cacahuète.
De plus et bien que trop peu exploité à mon gout, le cadre de l'histoire tournant autour du fantastique, des vaudous ou du mystique est plutôt intéressant et certaines séquences se révèlent vraiment bien faites, de quoi occasionner des regrets.
Avec Roger Moore guère à l'aise pour une première, une réalisation manquant de tension, un Bond assez exaspérant ou encore une écriture indigne, tant au niveau des dialogues que des personnages, Vivre et Laisser Mourir n'a pas grand chose pour lui, et fait seulement vaguement illusion grâce à sa musique et son cadre plutôt intriguant.