Il est proprement incroyable de constater le nombre de grands films de science-fiction sortis dans les années 50. Outre tous ceux dont on a déja parlé ( bien entendu, il faudra en exclure les oeuvres qui n'en valent pas le coup ), il en existe un autre ( plusieurs autres en vérité, mais nous n'y sommes pas encore ) dont nous n'avons pas encore parlé ( ce que je m'apprête à faire en ce jour ) : "Voyage au centre de la Terre", adaptation monumentale du non moins célèbre cehf-d'oeuvre de Jules Verne.
Et contrairement à ce que l'on pourrait penser en premiers lieux, non, le film n'a pas mal vieilli. Mieux même; datant de 59, il a mieux subi le poids des ans que la version de 2008 ( celle de 2012 étant un complet hors-sujet ). Etrange? Pas du tout. Parce que quoi que l'on en pense, les effets-spéciaux moyens ( ne parlant pas de médiocre, tant leur cas semble désespéré dès leur date de sortie ), ou simplement corrects, vieilliront bien plus rapidement ( et par là même bien plus viollement ) que des décors et des costumes.
On pourra ne pas se montrer d'accord avec ce que j'avance, mais à mon sens, c'est un fait; visionnez le premier "Transformers", sorte de référence en matière de CGI, et regardez juste après le second "Terminator", savant mélange d'effets numériques et formels. La comparaison est évidente : le premier, de plus de dix ans l'aîné du second, sera indubitablement moins crédible face à tout cinéphile qui se respecte. A noter que je parle d'un aspect technique, et que la qualité du film ne rentre en rien dans cette considération.
Concentrons-nous donc sur les effets spéciaux de ce métrage ci. Bien loin de nos bouses actuelles, celui ci fait principalement plaisir de par son aspect très féérique; c'est beau, original, et surtout, c'est fait à la main. Entre certains décors assemblés, semble-t-il, en alluminium ( bien que très convaincants ) et des maps-painting d'une rare beauté, le spectateur sera servi, et ce pour obtenir un résultat qui ravira tant les petits que les grands.
Car même si les petites personnes y trouveront, aujourd'hui encore, sans aucun doute leur compte ( car le métrage s'avère, à n'en pas douter, complètement intemporel ), leurs parents ( et les jeunes adultes par delà même ) ne pourront qu'être émerveillés devant pareil spectacle. Car bien loin de se restreindre sur les effets spéciaux, le film vise l'exact contraire : il ne se refuse rien, et fonce dans le tas. Au pire, cela donne quelque chose de plaisant, au mieux quelque chose de profondément mémorable.
Et cette beauté ci des images est également, et indubitablement, dûe à l'élégance de la mise en scène. Henry Levin, dont je ne connaissais pas ailleurs pas même le nom, signe, en la présence, un travail admirable : il parvient à dénicher cette parfaite adéquation entre les images et la musique qui font la marque des grands films, causant, je le pense sincèrement, cette certaine intemporalité dont jouit le métrage, et qui lui permet, aujourd'hui encore, d'être, je le pense, aussi marquant et rêveur qu'à son époque de sortie.
L'interprétation est aussi pour quelque chose dans le succès total de l'oeuvre. Porté par une troupe d'acteur talentueux et attachants, le film brille de par un classicisme de son jeu global, et un charisme certains de la part des principaux protagonistes. L'on retiendra surtout la prestation de qualité de Jason Mason ( dans un rôle étonnant de mysogine et de machisme ), la grande présence de Peter Ronson en colosse irlandais ( et vu de profil, ce mec est le sosie non officiel de Dolph Lundgren ), et l'étonnante crédibilité de Pat Boone dans son rôle d'aventurier, forcément obligé de chanter et de jouer de la musique pendant les trois quarts de sa présence à l'écran. D'accord, j'exagère. A peine.
Ajoutez à tout cela des dialogues fins et habiles, ainsi que des protagonistes dotés d'une personnalité originale ( les rendant instantannément attachant ), et vous aurez clairement un grand film. A voir sans modération, en famille ou entre amis ( cinéphiles de préférence, les autres ne devraient guère supporter s'ils sont du genre fans d' "Armaggeddon"; petite précision, je n'ai rien contre Michael Bay ), pour passer un agréable moment, et pouvoir assimiler que pour comprendre le cinéma d'aujourd'hui, ainsi que celui de demain, il faut surtout savoir se concentrer sur celui d'hier.