Durant la bataille de Dunkerque, Julien Maillat (Jean-Paul Belmondo) et ses compagnons assistent impuissants à l’embarquement des Britanniques pour l’Angleterre, étant systématiquement refusés des bateaux qui partent. En attendant, ils organisent leur vie, tant bien que mal, sur la côte, entre deux bombardements allemands...
Réalisé par Henri Verneuil, c’est à ce dernier que Week-end à Zuydcoote doit l’essentiel de son intérêt, grâce à son sens affûté de la mise en scène. Car le scénario tiré du roman de Robert Merle, lui, tiendrait sur un timbre poste, tant son indigence s’avère extrême. Certes, Week-end à Zuydcoote n’a pas la prétention d’être un film de guerre, il est davantage un drame - frôlant la comédie dramatique - sur fond de guerre, ne s’intéressant qu’au quotidien des soldats qui vivaient dans l’attente et l’espoir perpétuels de quitter la poche de Dunkerque.
Malheureusement, dans sa volonté de désacraliser à tout prix la guerre et le combattant, et donc à force de vouloir enlever toute noblesse à son récit, le film de Verneuil bascule dans une banalité de ton qui lui est fatale, de sorte que le film manque singulièrement de relief. Le seul personnage un peu intéressant, dans tout ce magma de bassesse humaine, est sans doute l’abbé Pierson, joué par Jean-Pierre Marielle, le seul capable de trouver un peu de transcendance dans la guerre qui les entoure et le spectacle désespérant auquel il assiste. Toutefois, comme le scénario lui réserve une place minime et secondaire, on se désintéresse vite d’un film qui se laisse voir, mais sans aucune émotion.