S’étant retiré dans la plus complète solitude, Wolverine (Hugh Jackman) est appelé à Tokyo par un milliardaire, Yashida (Haruhiko Yamanouchi), dont il a sauvé la vie à Nagasaki en 1945, en le protégeant de la bombe atomique. Ce dernier, mourant, demande à son ancien sauveur de lui rendre un dernier service : protéger sa petite-fille des organisations mafieuses qui sont à sa poursuite. En échange de quoi Yashida annonce à Wolverine qu’il a trouvé le moyen de mettre fin à son plus grand supplice : la vie éternelle…
Fort du regain donné à la saga X-Men par Matthew Vaughn dans son épisode, la Fox n’allait certainement pas s’arrêter en si bon chemin, et c’est donc tout naturellement que l’on se retrouve avec un nouveau spin-off centré sur Wolverine, absent (ou presque) du dernier volet. On pourrait craindre une nouvelle idiotie à la X-Men Origins : Wolverine, mais c’est avec étonnement que l’on retrouve un vrai réalisateur derrière la caméra, à savoir James Mangold (qui a notamment à son actif l’incroyable 3h10 pour Yuma avec Russell Crowe et Christian Bale).
De fait, contrairement au film de Gavin Hood, Mangold resserre les boulons et tire son film vers le thriller et le film noir, nous offrant une sobriété de ton qui, non contente de renouveler – brillamment – l’ambiance de la saga, nous épargne l’habituelle débauche d’effets spéciaux, ces derniers étant extrêmement limités. Si une scène post-générique peu subtile vient nous annoncer à cor et à cri le retour de la saga officielle, Wolverine, le combat de l’immortel constitue néanmoins un film tout-à-fait indépendant de celle-ci, s'en démarquant constamment, et c’est ce qui l’en rend plus sympathique.
En effet, c’est sans doute en partie ce qui permet au scénario d’explorer de nouvelles pistes, à travers la quête de mortalité de Wolverine, qui ajoute en profondeur au personnage, décidément indissociable du talent de son acteur Hugh Jackman, qui ne sera pas toujours aussi valorisé par ce rôle.
Malheureusement, l’action revient trop vite, ne laissant pas assez au film le temps d’approfondir ses thématiques passionnantes, et si l’on sait gré à Mangold de ne jamais basculer dans le grandiloquent (contrairement à ce que laissait supposer une affiche très laide), elle reste trop conventionnelle pour convaincre tout-à-fait. D’autant que certaines facilités scénaristiques se plaisent à nous rappeler que l’on est bien dans du Marvel, particulièrement dans un affrontement final bien terne, plombé par un twist si peu original qu’il fait retomber une partie de l’enthousiasme.
Si la mise en scène sobre et élégante de Mangold aura donc rehaussé le niveau de cette trilogie consacrée à Wolverine, elle n’aura pas réussi à faire dépasser à cet épisode le statut de blockbuster formaté, mais en aura au moins fait un divertissement regardable et assez intelligent pour être honnête. Ce qui, au vu du dernier film centré sur Wolverine, n’était pas gagné…