Malgré la présence de James Mangold au poste de metteur en scène, on ne peut pas dire que cette seconde aventure en solo du mutant griffu le plus badass à l'ouest du Mississippi donnait envie, le spectateur ayant encore la rétine douloureuse après un premier épisode catastrophique à peine digne d'un DTV de Steven Seagal. Ajoutez à cela un montage PG-13 totalement expurgé de la moindre goutte de sang et la déconvenue s'annonçait totale. C'est donc vêtu de mon plus beau pyjama Serval que je m'apprête à visionner "The Wolverine", à ceci près qu'il s'agit cette fois d'un montage unrated plus long de dix bonnes minutes et contenant cette fois un minimum d'hémoglobine.
A l'heure où la terre entière semble porter aux nus un "Avengers" certes sympa mais totalement creux et, il faut le dire, un peu chiant avant son final, je ne m'explique pas la volée de bois que s'est pris le film de James Mangold, tant le cinéaste livre un produit certes calibré (on est dans le film de super-héros grand public quand même) mais honnête et travaillé avec soin, jurant avec les autres adaptations Marvel, d'avantage portées sur le second degré foireux et la cinématique Playstation.
Souhaitant revenir à un cinéma plus posé, plus porté sur l'ambiance et les personnages que sur l'action débridée, inspiré par le cinéma des 70's style "Yakuza" et "Josey Wales", James Mangold prend le temps de poser les enjeux, laisser le temps à ses protagonistes d'exister, tout en offrant une poignée de séquences à la fois spectaculaires et old school, en témoignent quelques passes brutales et bien méchantes, accentuées par les quelques effusions sanguines réhabilitées dans la version unrated, même si l'on est encore loin de Frank Miller.
Compensant un scénario extrêmement convenu par une mise en scène classique et soignée, à la superbe photographie, James Mangold se tire très honorablement de cette commande mal-aimée, étonnamment respectueuse de la culture japonaise et parfois même drôle, offrant un bel écrin (à défaut d'être totalement satisfaisant) au super-héros le plus fascinant de la Marvel, incarné une fois encore avec une implication totale par Hugh Jackman.
Dommage alors que le film rate son final, climax foireux et jurant affreusement avec la retenue qui a précédé, tout comme il passe à côté du personnage du Silver Samourai, réduit à un simple ersatz de ED-209, et, chose désormais coutumière des films "X-Men", perd son temps avec une méchante ridicule et totalement inutile. Quant à la 3D, je n'ai pas eu l'occasion de la tester mais au regard du long-métrage, il gagne à être vu à plat.