Z, livre de Vassilis Vassilikos que Costa-Gavras découvre lors d'un voyage en Grèce, raconte l'histoire vraie de l'assassinat d'un homme politique de gauche dissimulé par la police en simple accident.
Costa-Gavras va en écrire le scénario en s'en inspirant, inscrivant son film dans un contexte politique fort où il dénonce le totalitarisme, mais aussi les rouages politiques, les liens avec la justice, le pouvoir, la dissimulation, le rôle de l'armée ou encore la manipulation à une époque où cette actualité était très forte et présente notamment dans le monde occidental et en Grèce. Le scénario nous fait suivre l'enquête d'un juge d'instruction qui tente de savoir où est la vérité et s'il y a un complot après la mort d'un député opposant au régime totalitaire.
L'écriture est brillante et de très grande qualité, que ce soit au niveau du scénario qui se révèle être passionnant, intelligent et d'une rare finesse, des personnages alliant mystère et profondeur ainsi que les dialogues. Il donne à son récit une atmosphère angoissante et intense mais surtout réaliste, ce qui le rend d'autant plus effrayant. Il étudie de manière puissante et fine les liens entre le pouvoir, l'armée, la justice.
La mise en scène est brillante et immersive, la réalisation stylisée tandis que la photographie, assez contrastée, est impeccable et le montage bien ficelé. L'une des forces du film se trouve aussi dans les interprétations qui sont excellentes, que ce soit Yves Montand dans le rôle du député ou Jean-Louis Trintignant.
Premier film d'une trilogie comprenant les brillants L'Aveu et État de Siège et étudiant les même thématiques autour de la politique et le totalitarisme, Z se révèle être du puissant cinéma engagé doublé d'un brillant thriller politique.