Ulysses est le plus grand des catcheurs masqués, adulé et respecté par tous. Mais il se méfie de Tiki, lutteur solitaire et un peu cinglé, qui se produit contre des zombies combattants. Quand une attaque de morts-vivants survient, il est suspecté d’en être le responsable. Mais ce n’est qu’une mauvaise coïncidence, puisque le méchant Zombie King est derrière tout ça, avec ses zombies hybrides crées par manipulation génétique ! Ulysses, Tiki et leurs amis Blue Saint et Mercedes vont percer le mystère, à travers leurs masques bariolés.
Un autre réalisateur en aurait fait une version ironique, pleine de second degré. Stacey Case préfère le sérieux de façade, pour le chiqué en coulisses. Il est donc tout à fait naturel de croiser toutes ces personnes constamment avec leurs masques, pour les empoignades ou les discussions autour d’une bière sur la terrasse. Malgré l’absurdité de l’histoire, aucune pointe sarcastique ne vient relever que Zombie King n’est qu’une fiction.
En utilisant des personnages de lucha libre, le film utilise aussi les ressorts narratifs des combattants, avec leurs animosités et leurs complicités. Les liens existent, que le spectateur découvre au fur et à mesure, comme s’il prenait l’aventure en route. De manière plus générale, le scénario n’est qu’un prétexte, mais l’absurdité de la proposition, entre film de catch, avec des zombies et des manipulations génétiques, attise la curiosité tout du long.
Malheureusement, il faut aussi prendre en compte l’amateurisme du projet. C’est perceptible tout du long, avec des piques parfois gênantes. Que la photographie soit fade à crever, vaporeuse pour cacher les faiblesses de l’image, c’est dommage. Mais c’est plus embêtant pour les combats, dont certains ne valent pas grand chose. D’autres plus simples et mieux réussis rassurent, mais il ne faut pas s’attendre à de belles démonstrations d’empoignades comme dans la sympathique comédie Ready to Rumble ni le même humour. Heureusement, les acteurs cabotinent, en font trop sous leurs masques, et c’est un régal.
Malgré le « George A. Romero présente », le film ne surfe pas sur la mode des zombies. A l’époque, la sage des zombies du maître n’en était qu’à trois épisodes et un remake et Walking Dead venait tout juste de sortir. En comics. L’inspiration doit plutôt être cherchée chez les films d’El Santo, catcheur mexicain et star de nombreux films très sérieux mais aux menaces aussi diverses que des savants fous, des extraterrestres, Dracula et j’en passe. Des films menés avec grand sérieux jusqu'au bout de leurs idées folles.
L’hommage vient du Canada, il est sérieux mais ne manque pas aussi de testostérone, avec ce qu’il faut de nudité gratuite et de tripes pour rester moderne. Le contenu fait très amateur, mais la plaisanterie entre amis échappe à l’ennui grâce à une prise spéciale dont il a le secret, un sérieux malgré tout décontracté, qui n’a pas peur du ridicule. Le film est une curiosité qui fait un peu mal aux yeux mais qui possède un aplomb bien musclé.