Dès 1968, avec La Nuit des morts-vivants, George Romero avait démontré que le film de genre pouvait être utilisé pour porter un message politique fort tout en garantissant une ambiance forte. Le zombie n’était plus utilisé comme une menace exotique étrangère mais comme un problème intérieur qui reflétait notre conduite de la société. Dix ans après, il pose la deuxième pierre de ce qu'on appellera la Saga des morts-vivants, et ce film est, à juste titre, considéré comme l'un des meilleurs.
Prenant en grande partie place dans un centre commercial, il reprend les thèmes forts du précédent, tels que la survie entre individus en dehors des considérations de sexe et de couleur de peau. Mais il introduit cette fois une critique de la société de consommation, si présente et obsédante dans notre quotidien qu’elle nous suit après la mort. Ce n'est pas un pamphlet, mais c'est bien plus que l'histoire d'un groupe qui désire survivre face à des créatures grotesques.
Le premier était en noir et blanc, celui-là est en couleurs. Le premier était esthétiquement réussi avec peu de moyens, jouant sur la lumière et d’habiles subterfuges, celui-ci est plus criard et plus franc dans son approche de l’horreur. Mais c’est aussi une manière de présenter la société de consommation et ses agressions visuelles. Tom Savini s’occupe des effets spéciaux, et c'est parfois réussi, parfois kitsch, et il faut pouvoir surmonter cet aspect qui a un peu vieilli.
Il accuse donc le maquillage de ses années, mais c'est un film rythmé, qui prend aux tripes et qui se révèle plus intelligent que bien d’autres de ses petits camarades.