Le cinéma asiatique ne cesse de m'impressionner, en particulier, les films provenant du Pays du matin frais (et non calme, c'est Wikipédia qui le dit), en clair la Corée du Sud.
On pourrait citer évidemment l'illustre trilogie sur la vengeance de Park Chan-wook, toujours dans le même thème avec "J'ai rencontré le Diable" et dernièrement, le magistral et percutant "New World".
Après ce petit tour du propriétaire, et quelques claques dans la gueule au passage, j'ai décidé de continuer ma découverte de ce cinéma avec le film qui nous intéresse, "A Bittersweet Life".
Disons le tout de suite, le registre qui fait le succès des films coréens est à nouveau utilisé, celui de la vengeance. Encore me direz-vous ? Vu la pépite qui m'a été offerte de visionner, je me dis qu'ils peuvent en réaliser autant qu'ils veulent.
Pour ce qui est du film en lui-même, la partie narrative est assez simple, pas de fioritures, ni de détails pompeux, l'essentiel est très vite présenté et pour cause, comme dit précédemment, le fil conducteur qu'est la vengeance nous plonge assez vite dans la descente aux enfers du protagoniste principal.
Celui-ci ayant la charge de protéger la fiancée de son patron mafieux parti en voyage d'affaire, il se verra confronter à quelque sentiments inhabituels chez lui, une affection soudaine pour cette jeune demoiselle.
Car oui, c'est là où tout va déraper, ce qui va déclencher frénétiquement sa chute malgré lui.
Sans rentrer dans les détails et éviter d'inclure des propos pouvant spoiler, son rapprochement et ses décisions vont affecter sa loyauté envers son Boss. Et comme si ça ne suffisait pas, un gang rival sera également de la partie pour envenimer la situation.
Dans ce déluge de virilité, les prémices d'une histoire d'amour ou du moins d'une relation ambiguë tentera de fleurir, et tentera de faire face malgré les obstacles.
Le film nous propulsera sans détour et sans protection, dans une spirale de violence. L'instinct de survie, la ruse, l'abnégation permettront entre autre au "héros" de survivre et d'accomplir sa vengeance, mais pourquoi ? je préfère vous laisser le découvrir.
La réalisation, la qualité visuelle est l'un des points forts du film, très épurée.
La musique est également de la fête avec des partitions accompagnant les phases d'action, et elles ont le mérite d'en mettre plein la vue, de proposer son lot d'hémoglobines et de fusillades. Quelques touches d'humour sont parsemées à des moments insolites et d'autres à l'opposé du contexte en question.
On sent que la réalisation est décomplexée, qu'elle se focalise sur l'essentiel, que le réalisateur a trouvé la façon de partager sa vison des choses sans pour autant devoir passer par des artifices ou des effets démesurés.
Le jeu d'acteur est évidemment à souligner, très juste, en particulier de cet anti-héro interprétè par Lee Byung-Hun, transpirant d'une certaine classe, d'une prestance naturelle qui nous lie d'affection au personnage qu'il campe.
On peut également faire la remarque, que toute cette violence est un peu disproportionnée mais si vous êtes attentif et vous le serez aux derniers instants du film, quelques éléments de réponses pourront presque et selon votre ressenti à ce moment-là, justifier ce carnage, qu'on pourrait même qualifier d'artistique tant cela déborde de légèreté, à l'aide d'une réalisation impeccable qui sublime remarquablement bien, l'ensemble de cette œuvre.
Un voyage au Pays de la Vengeance qui ne vous laissera pas insensible, c'est quasi certain.