A bord du Darjeeling Limited est un des films les plus (re)connus de Wes Anderson. Stylistiquement, c'est un délice, comme d'habitude. Des plans aux couleurs bariolées et presque toujours symétriques. Des décors et des costumes somptueux et millimétrés. Un jeu d'acteur minimaliste pour tous les personnages. Des situations déjantées et presque toujours drôles. Des dialogues totalement barjes, en forme de cercles ("ne lui dis pas mais") et de running gags ("passons un accord") qui ne s'essoufflent jamais. On se croirait au théâtre ! Il y un seul point noir, mais un gros : le scénario. Dans ce roadtrip au cœur de l'Inde qui doit ressouder des frères perdus de vue à la recherche de leur mère, rien n'est surprenant, ni prenant tout court. On passe par toutes les étapes obligées : les retrouvailles (bizarrement chaleureuses), les conflits et les engueulades (à coups de ceintures et de sprays anti agression), l'abandon (la descente du train), la difficulté qui ressoude (le sauvetage et la noyade d'enfants), le flashback qui explique (la Mercedes rouge avant les funérailles du père), la fin du périple (les retrouvailles avortées avec la mère), la morale (ils remontent dans le train dans une scène miroir de la première, cette fois unis). Un bon petit film feel good dirigé par un maître du cinéma !