Il faudra quand même dire un jour que Godard c'est chiant comme du cinéma d'étudiant de la Femis.
À bout de souffle c'est pas de scénar, pas de lumière, pas de maquillage, pas de son, pas de dialogue.
Godard écrivait sur une table de bistrot, soufflait leur texte aux comédiens pendant les prises, et arrêtait le tournage quand il n’avait plus d’idées. dixit Raymond Cauchetier, photographe de plateau racontant le tournage.
Ben oui mais on peut pas faire comme si ça ne se sentait pas.
Le film tient à deux trucs : Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg. Point barre.
On enlève ces deux acteurs magnifiques, ces deux gueules d'ange en goguette dans un Paris de carte postale (Champs Elysées, Arc de Triomphe, Tour Eiffel, place de la Concorde, Notre-Dame-de-Paris...) et ça se casse la gueule à coup sûr.
Cette ode à la liberté a été interdite aux moins de 18 ans au moment de sa sortie et fera son petit scandale. Franchement qu'est ce qu'on pouvait être prude !
C'est quand même pas le Bonnie and Clyde d'Arthur Penn (dans lequel les deux protagonistes se font tout simplement massacrer à la fin) ou encore les Psychose d'Hitchcock ou Peeping Tom de Michael Powell sortis la même année.
C'est encore moins le superbe La Vérité de Clouzot avec Brigitte Bardot et Paul Meurisse dans les rôles titres. Ce film lui aussi sorti en 1960, travaille sur les mêmes thèmes et surclasse haut-la-main ce premier jet godarienne.
Ici c'est globalement mou, avec des dialogues youtubés (saccadés, surdécoupés) avant l'heure pour donner un peu de rythme à certaines scènes plutôt mal fichues et visiblement meublées (l'hôtel avec le drap...un peu WTF, la fin).
Loin, loin, très loin des meilleurs Verneuil, Melville, Sautet, De Broca, Carné, Malle directement contemporain de l'ami Godard et qui ont fait bien mieux avec le génialissime Belmondo.