J’ai enfin vu A bout de souffle.

Je ne connais pas Godard et c’est le premier film que je découvre de ce réalisateur mais au vu des avis partagés (et c’est un euphémisme) qu’il suscite, je m’attendais soit à adorer soit à détester, mais surtout à ressortir de ce long-métrage avec un avis tranché, et c’est le cas :
J’ai adoré.

La réalisation, avec ses jump cuts, ses faux raccords, ses cadrages hasardeux… Tout cela peut rebuter. J’ai pour ma part aimé cette façon de nous montrer que « Hé ! Ce n’est que du cinéma, tout est faux mais vous allez quand même être embarqués par mon film ». Et la photographie est belle, tout simplement belle. Les images que l’on voit de Paris, notamment lorsque Patricia vend ses journaux, sont à couper le souffle (facile, oui).

Cette impression que donnent les acteurs d’improviser et de mal jouer « exprès », chose qui d’ordinaire me rebute, ici a eu un effet hypnotique sur moi. La gouaille de Belmondo en macho en butte au féminisme naissant et l’accent « so sweet » de Jean Seberg, la si fraîche Jean Seberg, tout ceci n’a fait que me donner envie d’écouter encore et encore les digressions de ce couple atypique.

Alors oui le scénario tient sur un timbre-poste et oui il y a des longueurs, mais plutôt que de me faire sombrer lentement mais surement vers une douce somnolence, A bout de souffle m’a « envoûtée » du début à la fin (et autant préciser que vu l’état de fatigue dans lequel j’étais en appuyant sur « play » ce n’était pas gagné). Parlons-en de la fin. Ce plan-séquence, point final parfait, se terminant sur un dernier dialogue proche du non-sens.

Donc c’est vrai, vous avez raison, c’est horriblement prétentieux A bout de Souffle. C’est de la branlette intellectuelle, si vous voulez mais… quelle liberté. Affranchi des codes du cinéma de l’époque, Godard livre une œuvre moderne et sa nouvelle vague ne tardera pas à déferler sur le monde du cinéma, et que l’on aime ou que l’on déteste, on ne peut nier l’influence majeure qu’aura ce film sur ses successeurs.
Pravda
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le 30 mai 2013

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