A titre personnel, ce qui m'a marqué dans le film, c'est cette préfiguration que l'on retrouve durant la scène de l'hôtel: Patricia demande à Micheal de choisir entre le néant et le chagrin, celui ci choisit le "néant" rétorquant que pour lui, c'est "tout ou rien". Quant à Patricia, elle préfère le chagrin, un choix davantage souligné par la scène ou elle ferme les yeux, en disant qu'elle n'arrive pas à voir "tout noir", car elle ne peut percevoir le néant. En effet, à la fin du film, Micheal aurait très bien pu s'enfuir en Italie sans Patricia, mais amoureux, il décide plutôt de choisir "le néant", car pour lui, c'est tout ou rien. Là où Patrcia, devra continuer à vivre avec la mort de Micheal sous la conscience, et le chagrin que cela lui causera.
Par ailleurs, j'aime beaucoup également, la manière dont "l'incommunicabilité" se manifeste dans l'oeuvre. Il s'agit d'une caractéristique récurrente à la littérature post-seconde guerre mondiale, qui a pour but de montrer l'incapacité des humains à se comprendre. Ainsi dans ce film, les dialogues des personnages sont souvent assourdis par le son de la radio, ou le bruit de dehors, mais ça ne s'arrête pas là. A chaque fois que les personnages parlent, c'est pour parler d'eux (individuellement) sans jamais réellement écouter ou prêter attention à l'autre. Pour finalement, à la fin du film, découvrir Micheal lui même se faire cette réflexion et l'expliquer à Patricia, scène durant laquelle, Patricia fait également un monologue de son coté AU MÊME TEMPS, expliquant les raisons qui l'ont poussé à dénoncer Micheal; le tout, sans que l'un n'écoute l'autre.
On pourrait aller plus loin encore, et dire que Patricia est une allégorie même de l'incommunicabilité, car en effet, son statut d'étrangère fait qu'elle ne maîtrise pas très bien la langue française et ne peut donc, communiquer efficacement avec les autres personnages. Elle passera ainsi son temps à demander "ça veut dire quoi... Ceci et cela ?" Si bien que, "ça veut dire quoi, dégueulasse ?" sera la phrase qui clôtura le film.
A partir de là, on pourrait même se demander si le personnage de Patricia n'est pas une métaphore de la société, qui n'écoute pas ses jeunes en difficultés et les laisse croupir, abandonnés à leur triste sort.