Une réalisation parfois épileptique avec l'utilisation d'un concept innovant pour l'époque, nommé le "jumpcut", un quatrième mur brisé de façon graveleuse par un Belmondo en forme « Si vous n'aimez pas la mer.. », une utilisation du bruit ambiant qui parfois étouffe les dialogues des personnages, Godard a complètement boulversé les codes du cinéma, nous offrant alors un film expérimental dans lequel il semble s'identifier à travers le personnage de Belmondo. En effet, ce dernier dénote un certain attrait pour le non conventionnel, qu'il accompagne d'une vie de gredin rythmée par la peur constante de se faire rattraper par son destin, forçant alors notre protagoniste à s'adonner à toutes sortes de malversations. Il subsiste également un attrait particulier pour la mort à travers le personnage de Belmondo, illustré notamment lors d'une scène par cette célèbre phrase de Lénine «Nous sommes des morts en permission» ou encore par l'utilisation de «Concerto pour clarinette» de Mozart, concerto qu'il écrivit peu de temps avant sa mort. Une Jean Seberg charmante au langage enfantin, prête à suivre un amour impossible dans sa soif de liberté. Mais sera-t-elle cette Bonnie Parker jusqu'à l'échu ?
On retiendra cette fameuse citation de Melville, passée à la postérité lorsque le personnage de Jean Seberg, qui voulant faire carrière dans le journalisme, lui posa comme question : « Quelle est votre plus grande ambition dans la vie ? »
- « Devenir immortel, et puis mourir. »
On peut dire que jusqu'à présent, le pari est réussi.