Breathless.

Mais quelle mouche a piqué les producteurs américains de s'attaquer à un film aussi mythique qu’À bout de souffle ? Je ne sais pas si d'ailleurs il faut parler de remake ou de réinterprétation du film de Godard, car il n'en reste vraiment pas grand-chose, y compris la fin qui a été rabotée.
Dans les faits, l'histoire reste la même, sauf que ça se passe à Los Angeles, et qu'il reste quelques bonnes idées, comme le fait de faire jouer Jean Seberg, ou son rôle, par une française, Valérie Kaprisky, et Belmondo par un américain, Richard Gere.

D'ailleurs, Breathless ne cherche même pas à innover ; là où le chef opérateur Raoul Coutard faisait des travellings avec un fauteuil roulant, ici, la plupart des scènes de voiture sont faites avec des transparences, comme autrefois. Mais vraiment, Jim McBride n'a eu AUCUNE idée de mise en scène, sauf un détail qui marque le film dans les années 1980, à savoir qu'il est plus sensuel, sexuel même, avec Valérie Kaprisky et Richard Gere dans le plus simple appareil dans leur scène d'amour, d'abord sur une table, puis dans la douche. Il n'y a d'ailleurs rien de politique, aucune scène où Gere parle face caméra, c'est vraiment ni fait ni à faire.
Ça n'est pas pour rien qu'aujourd'hui, Breathless est un film totalement oublié, plus vieux dans l'esprit qu'À bout de souffle, réalisé vingt-quatre ans plus tôt. Le fait que ce remake a été adoubé par Jean-Luc Godard est un mystère...