C'est une comédie sentimentalo-policière pleine de légèreté et même de candeur, comme l'y prédisposent le portrait de Rémi, séducteur insouciant butinant de femmes en femmes, et la nature de l'intrigue durant laquelle Rémi tente de se disculper du meurtre dont l'accuse une maîtresse répudiée.
Du personnage que joue Jacques Charrier, Vadim aurait probablement fait un cynique ténébreux; Michel Deville et Nina Companeez voient en Rémi une jeune homme libre et joyeux. Car, si Rémi use de sa séduction pour s'attacher les services des (jolies) femmes qui l'entourent (telles les deux amoureuses qu'il se partage, la brune et la blonde, Marie Laforêt et Mylène Demongeot, aussi charmantes l'une que l'autre), c'est toujours avec un sourire désarmant, angélique, et une ingénuité excluant la perversité.
Puis, le film parait s'orienter vers la fable, Deville exposant son héros aux souffrances de l'amour, le vrai, comme un châtiment mérité.
Cet amour a les traits diaphanes de la gracieuse Jill Haworth et provoque, par son imagerie très romantique, une curieuse rupture de ton au coeur de la comédie. Quoiqu'il en soit, on est sensible, hors ce dernier passage, au style fantaisiste de Deville.