À chacun son dû
6.7
À chacun son dû

Film de Elio Petri (1967)

Le film a beaucoup de chose à dire (corruption, rapport entre mafia et justice, une certaine hypocrisie de l'église) mais j'ai trouvé l'approche un peu distante et froide, assez typique de certain films paranoïaques italiens de cette période (Francesco Rosi et compagnie). Cette approche casse l'installation d'une ambiance oppressante et de la montée d'un suspens. Pourtant la mise en scène est assez réussie avec de longs plans mêlant travelling, panorama et (dé)zoom. Une manière indicible pour le cinéaste pour se rapproprier l'espace et apporter une présence menaçante qui tourne autour du pauvre fonctionnaire qui s'embarque plus ou moins malgré lui dans un piège tout en étant le jouet des institutions officielles et officieuses. Le climat est donc plus troublant qu'autre chose et ne parvient pas à mener le film où il devrait : dans une sorte de parabole à la Kafka (la fin évoque vraiment le procès).
L'autre problème, à mon gout, vient du choix de l'acteur Gian Maria Volonté qui joue ce professeur timide, mal à l'aise, manquant de confiance, rivé à sa sacoche comme Bernadette Chirac à son sac à main...
Malgré son immense talent d'acteur, il a "malheureusement" bien trop de charisme pour qu'on arrive à croire en son personnage "chetif". Il aurait vraiment fallut un physique bien plus banal et anonyme.
anthonyplu
6
Écrit par

Créée

le 22 juin 2012

Critique lue 476 fois

3 j'aime

anthonyplu

Écrit par

Critique lue 476 fois

3

D'autres avis sur À chacun son dû

À chacun son dû
anthonyplu
6

Critique de À chacun son dû par anthonyplu

Le film a beaucoup de chose à dire (corruption, rapport entre mafia et justice, une certaine hypocrisie de l'église) mais j'ai trouvé l'approche un peu distante et froide, assez typique de certain...

le 22 juin 2012

3 j'aime

À chacun son dû
Morrinson
6

La vaine quête de la vérité

On peut regretter le format travaillé par Elio Petri dans À chacun son dû, quand même, qui à mon sens nuit davantage qu'il ne joue en faveur du rythme, de l'immersion et de la sensation d'oppression...

le 9 juin 2023

2 j'aime

À chacun son dû
Chicago
8

Le looseur pathétique !

La Sicile, ses gens et ses mystères .Un film bien construit avec une fin a la hauteur des films de Pietri ,qui a une vue de l'Italie assez noire Sublime Irène Papas et fantastique Gian Maria Volonté...

le 17 mars 2015

Du même critique

A Taxi Driver
anthonyplu
7

Maybe you can drive my car

L'ancien assistant de Kim ki-duk revient derrière la caméra après 6 ans d'absence. Il porte à l'écran une histoire vraie, elle-même plongée au cœur d'une page sombre de l'histoire sud-coréenne soit...

le 22 oct. 2017

16 j'aime

1

Absences répétées
anthonyplu
9

Absences remarquées

N'ayons pas peur des mots : voilà un chef d'oeuvre déchirant. C'est une sorte de cousin Au Feu follet de Louis Malle avec cette solitude existentielle et son personnage dans une fuite en avant vers...

le 8 oct. 2014

12 j'aime

2

Daisy Miller
anthonyplu
8

Miller's time

Devenu extrêmement rare, cette adaptation de Henry James est pourtant une merveille d'intelligence et d'écriture grâce à la structure du récit et à l"évolution de sa mise en scène au travers de ses...

le 17 avr. 2017

10 j'aime