Certes ce film connaît l'usage de clichés : la course dans les escaliers, escalader la grille d'un zoo la nuit... Enfin une abondance de scènes d'amour vues et revues... Ce qui en soit ne serait pas bien dérangeant, quand on témoigne d'une histoire il ne s'agit pas d'une performance à l'originalité... Si ce n'était pas surfait. Ça agace mais en même temps ça vient dire quelque chose d'une superficialité d'un milieu pourtant intellectuel... Et ça n'empêche pas d'y croire à cette passion ! Et puis il y a tout le reste... Le déni dans le couple pour garder intact le fantasme... Un déni qui ne peut plus durer face aux réalités qui s'imposent à eux... Et le fantasme se fissure... Et on en veut à l'autre... La solitude, l'incompréhension, la lâcheté, l'impossible de la séparation... Tout le pathos est là, mais on y croit, peut-être même qu'on connaît... Elle, qui peut tout sacrifier pour lui et en même temps qui évite de dire... Lui, orgueilleux, fuyant dans l'alcool, en quête de jouissance mais autodestructeur... Mais combien amoureux ! Les dialogues sont simples mais efficaces, en fait la qualité de ce film réside en une réelle cohérence psychologique avec une très juste interprétation... Ces personnages on les comprend et on leur en veut... Le sourire de Binoche et l'abrutissement de Ramirez nous épuisent mais il ne me semble pas que ça soit une erreur dans la réalisation, bien au contraire. J'ai reçu ce film comme un authentique désir de témoigner d'un insupportable, d'un impossible...
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