Les Thriller psychologiques donnant à la fois une agréable et désagréable sensation d’être enfermé dans l’un de vos pires cauchemars, vous êtes fana? Vous avez aimé Shutter Island et Shining ? Alors accompagnez le jeune Lockhart pour une cure thermale en Suisse que vous n’êtes pas près d’oublier dans A cure for Life, de Gore Verbinski.
Le film qui va vous faire détester l’eau…
Gore Verbinski que l’on n’avait pas revus à la réalisation depuis 2013 avec Lone Ranger, il aime visiblement le thriller horrifique et ça se ressent. Véritable hommage aux films cultes des années 70/80 tels que Shining, L’invasion des profanateurs, Le locataire, A cure for Life mise sur son ambiance claustro remplie de noirceur et de scènes malsaines/sadiques qui ne seront pas au gout de tout le monde.
Si on met de coté quelques scènes chocs un peu répugnantes (la brutalité sur les animaux je ne peux pas, les petits vieux tout nu non plus et tout ce qui touche la dentition…c’est à bannir de ma vue) et un dénouement final trop facile et vite expédié, je n’ai strictement aucun reproches à faire à ce film qui en met plein la vue dès les premières minutes.
En quelques secondes seulement, les jeux immersifs de la caméra (gare aux vertiges en début de film mais quelle sensation incroyable !), la beauté de la photographie et des décors, A cure for life bluffe. Mais pas que, c’est surtout du coté de bande originale que ce long métrage interpelle. Le thème musical, accompagné de la douce voix d’une jeune fille, est à l’image de l’ambiance de cette œuvre. Mystérieux, intriguant, cauchemardesque, perturbant, morbide à vous en glacer le sang. On ne sait pas ce qu’il va arriver au héros que nous suivrons mais rien qu’en entendant ces quelques notes, rien qu’en entendant cette petite voix innocente, suffit à nous confirmer que pendant deux petites heures et demie, la question de savoir si on ne va pas juste après la séance se payer quelques séances chez le psy se posera plusieurs fois.
Pendant 2h26, Gore Verbinski réussi à placer le spectateur dans la même situation que son héros. En d’autres termes, vous allez avoir malgré vous la sensation d’être vous aussi patient/prisonnier de cette cure, au moment précis où Lockhart sera contraint d’y rester. Le patient…c’est VOUS ! Un centre au départ montré comme un endroit qui respire la confiance. J’accentuerai bien sur le « au départ » puisqu’on se doute bien qu’un thriller horrifique ne va pas nous montrer un personnage qui se la coule douce pendant plus de 2heures. Les pensionnaires sont plutôt tranquilles, les employés serviables, un lieu idéal pour se reposer, purifier son corps et son esprit. Ca c’est sûr que du coté purification du corps, nos pensionnaires sont servis et vous aussi par la même occasion.
Comme Lockhart, vous serez malmené, mal à l’aise, répugné, dégouté, dans cette ambiance où le mystère côtoie le malsain et le glauque. Bizarrement, même si on aurait envie de quitter la salle à cause de toutes ces images perturbantes, on reste, ne sachant pas où l’intrigue magnifiquement bien ficelée veut nous emmener. Plus le film avance, plus on a hâte de découvrir ce qui se passe réellement derrière cette cure.
Les hôpitaux, les maisons isolées font toujours travailler l’imagination du spectateur. Ici, on veut attiser votre curiosité, on veut vous voir à la fois intrigué, fasciné et horrifié en découvrant aux cotés de Lockhart cet hôpital renfermant de pièces interdites, ces accès privés au personnel, son sous-sol secret, longs couloirs sombres, toutes ses portes fermées dont on aimerait que notre héros ouvre pour découvrir ce qu’elles renferment. Vous allez comprendre, pour la énième fois, que la curiosité est un très vilain défaut et que si vous allez en Suisse, le verre d’eau, vous oubliez. Un hôpital si bien entretenu, difficile d’imaginer que derrière ça, quelque chose de plus complexe et dégoutant si cache. On ne cherchera pas à vous corrompre mais avouons-le, ça sent la perversité à plein nez. Je rappelle que les hôpitaux sont aussi sujets aux fantasmes. Pas de sexe à foison, juste deux et encore, ce n’est pas ce que vous croyez. Néanmoins on aurait pu s’en passer. Tout comme de nous montrer intégralement les corps dénudés de nos vieilles et vieux pensionnaires (je ne suis plus DU TOUT complexé par mon corps maintenant).
Pour captiver pour pousser un peu plus votre frayeur, rien de tel pour ça qu’un héros affaibli. Lockhart, il est au départ montrant comme un jeune homme qui a son petit caractère. Le genre de personne à qui on ne l’a fait pas à l’envers, le genre de personne qui a ce qu’il veut quand il veut. On va donc faire en sortant de casser son image en lui faisant avoir un petit accident. Résultat, notre héros fort au début s’en est allé, laissant place à un jeune homme affaibli. Déambulant dans une jambe plâtrée, le voila incapable ET de fuir, ET de désobéir au personnel de ce centre isolé de toute civilisation excepté un bar et un petit village pas franchement accueillant. Comme lui, vous allez perdre vos repères, vous allez vous interroger, imaginer les pires atrocités se cachant derrière toute cette histoire. A cure for a Life perturbe autant qu’il fascine.
Et les cures thermales…
Comme bons nombres de films du genre, A cure for Life est conçut tel un puzzle dont il faut rassembler les pièces à mesure où les minutes défilent. On nous met sur des pistes, on essaye de les décoder, on émet des hypothèses. Reste à voir si l’une d’elles sera la vraie. On en vient même, tout comme pour Shutter Island, à douter de la santé mentale de notre héros semblant avoir des hallucinations tout le long du film. Verbinski fera tout pour que vous accordiez votre confiance au médecin du centre. L’horreur vue et ressentie par Lockhart sera-t-elle réelle ou juste le fruit de son imagination ? De quoi vous faire devenir aussi fou que notre protagoniste incapable de savoir ce qui est vrai ou non. Le doute plane…encore…
La force de A cure for Life, son casting. Notamment en tête, le jeu de Dane Dehaan sur qui repose tout notre film, et l’énigmatique Mia Goth donnant l’impression de sortir tout droit d’une œuvre de Tim Burton. Attention si vous n’aimez pas :
• Les vieux qui sont tout nus, qui se dessèchent,
• Les gros plans sur les bouches ouvertes des gens pendant les repas,
• Les légendes inquiétantes et frissonnantes,
• Les dentistes sadiques,
• Les expériences…interdites,
• Les infirmiers déjà pas très commodes, qui, pour couronner le tout, se masturbent devant des infirmières dévêtues (j’avais fait main basse sur la pauvreté du buffet mais alors là c’est la goutte d’eau qui fait déborder la baignoire!),
• Etre enfermés dans des espaces TRES confinés,
• Le glauque, le gore à petite dose et la torture physique.
N’ALLEZ PAS VOIR CE FILM ! JAMAIS !
Au final, A cure for a Life dérangera, perturbera, fera peut être psychoter les plus fragiles mais d’un point de vue esthétique, les bluffera. On est tenu en haleine du début jusqu’à la fin, les musiques omniprésentes sont jouissivement horrifiques à souhait, l’ambiance déstabilisante, noire et malsaine, le jeu d’acteurs est excellent, une bonne dose de mystères et de rebondissements qui captivent, la mise en scène et photographie fabuleuse, en bref, une expérience originale à vivre absolument au cinéma pour plus d’immersion. Vous verrez…c’est merveilleux…