Le nouveau film de Gore Verbinski est aussi déroutant que décevant. De prime abord, on veut se laisser séduire par les effets de photographie et d'esthétique, mais on les trouve rapidement lourds et même prétentieux. L'esbroufe tente maladroitement de dissimuler un scénario qui aurait pu être intéressant, mais qui se perd lui même dans ses propres limbes. De même que les propositions visuelles, pour certaines très bonnes, se révèlent finalement vaines et artificielles. La dernière partie du film marque l'apothéose de l'absurdité de ce scénario, qui finit en queue de poisson et, au lieu d'enfoncer encore le spectateur au cœur le plus sombre du cauchemar proposé, il provoque les rires devant son absurdité. Quand s'achèvent enfin les 2h26 du film, on ressent une profonde frustration face à un objet cinématographique qui aurait pu être bon, tant par son scénario que par son esthétique, qui réussit presque à entraîner avec lui le spectateur mais qui finit par le perdre au coeur de son non sens, dans la surenchère des clichés du genre et dans ses effets visuels dont la beauté froide laisse finalement de marbre.