Dans une maison isolée de la campagne Galloise louée pour l’occasion, prétendument pour retrouver son enfant mort une femme riche qui ne vit plus que pour cette obsession s’associe à un praticien occulte bien abimé par la vie pour organiser un Abramelin, rituel kabbalistique destiné à contacter dieux et démons pour obtenir une faveur.
L’aspect gore et spectaculaire du film d’horreur traditionnel est génialement occulté au profit du jeu presque anodin et des préparatifs de personnages quasi ordinaires malgré leur perspective insolite, ce qui nous fait entrer plus sérieusement dans l’intimité et la conviction de l‘étrange. Le long vécu de l’organisation, sur plusieurs semaines puis mois, contraignant, douloureux, progressif, évolue avec notre angoisse à mesure que des signes magnifiques ou malsains d’un mécanisme sans retour ni maîtrise possible se referment comme un vent glacé dont on réalise trop tard qu’il est déjà sur nous.
Mieux qu’un banal film d’horreur occulte, cette à la fois inquiétante, métaphysique et intimiste aventure Irlandaise poursuivra son escalade effroyable et étonnamment spirituelle vers un final spectaculaire.