Un petit film irlandais qui dans nos contrées semble être sorti de nulle part, le temps d'un festival, avant d'y retourner aussitôt malgré un accueil plutôt sympa.
Soit l'histoire d'un scénariste dépressif et de son meilleur ami nommé Pierce, tout deux dans la dèche, qui rêvent de sortir de leur misère en tentant désespérément d'écrire un scénario à succès. Ils essaient tout, citent Fargo comme modèle mais n'arrivent pas à s'en détacher assez pour faire quelque chose d'original, boivent, bref la page reste blanche et le papier peint se décolle à la Barton Fink, et puis tout les gens du quartier vont venir crever dans leur appart.
C'est un peu con dit comme ça mais n'empêche c'est vrai, les deux losers se retrouvent dans un espèce de labyrinthe à la Petit meurtres entre amis en plus burlesque, ou ils se dépêtrent comme ils peuvent dans la montagne de poisse qui leur tombe sur la tronche. On passe du drame au thriller, avec des scènes hallucinantes tout droit sorties d'un film d'horreur où l'appartement devient un reflet de l'état d'esprit des personnages qui deviennent légèrement flippant, avec des lumières qui se mettent à vaciller, des passages où le temps semble ralentir son cours, et où le mobilier semble agir avec une volonté propre assez diabolique.
C'est plutôt glauque par moments mais le réalisateur parvient miraculeusement à garder la trame du conte macabre, avec une structure de rêve assez intriguant. Ça suit très bien le principe de la torpeur hallucinée au final... au bout d'un moment il pourrait se passer n'importe quoi que ça ne nous choquerait même plus...
Et si humour il y a, c'est bien parce que le Pierce en question est interprété par le génial Dylan Moran en version apathique, plus hirsute que jamais, qui enterre tout les autres personnages (au sens figuré hein). Le héros, interprété par le scénariste du film qui n'en finit pas de se mettre en abîme, paraît bien falot à côté.
Une vraie curiosité à découvrir, ça s'embrouille un peu dans les mises en abîmes sur la longueur mais ça reste intéressant. Je l'ai largement préféré au film de Danny Boyle cité plus haut. Ça ne cherche pas à choquer et c'est plus sympa. Ça aurait mérité au moins un DTV...