Le quatrième film de Steven Soderbergh n'a guère été remarqué. La faute sans doute à Reservoir Dogs et Pulp fiction, sortis avant, qui avaient fixé une sorte de mètre étalon du polar 90's et qui ont éclipsé largement tous les autres. The underneath est pourtant un très bon film noir, même s'il évoque les constructions alambiquées de Tarantino en moins abouti ; et plus encore l'univers du John Dahl de l'époque, avec ses personnages désabusés et voués à une éternelle poisse.
L'abus des filtres et des couleurs à la limite du fluo, la musique atmosphérique au lieu de trépidante, tout comme l'idée même du film, fonctionnent très bien. Un bémol cependant ; l'intrigue est patiemment construite pendant 1h20, passionnante et bien amenée ; puis le film se conclut en moins de dix minutes d'une manière expéditive sans beaucoup d'éclat, laissant le spectateur, qui s'attend à une bobine de plus, complétement sur sa faim.