Voilà un film qui a quasiment disparu de nos écrans de télévision. C’est pourtant un des derniers films porté par Pierre Richard qui fonctionne plutôt bien. Éloigné du personnage de Pierrot lunaire ou d’éternel maladroit, Pierre Richard endosse ici le rôle d’un peintre amoureux contre qui le sort semble s’acharner. Alors qu’il a un premier rendez-vous avec sa belle chez lui, le voilà envahi en effet par des voisins au cœur endiablé qui lui en font voir de toutes les couleurs. On est dans la pure tradition du vaudeville à la française avec portes qui claquent, couples en crise, amants dans le placard et quiproquos en séries et qui n’aime pas les adaptations théâtrales n’y trouvera pas son compte. Pour les amateurs, en revanche, le résultat est tout à fait correct.
En grand habitué de ce type d’entreprise (Oscar, L’Emmerdeur, La Cage aux folles), Edouard Molinaro tire un bon profit de quelques scènes d’extérieur en début de film avant de tout miser sur le rythme. Les péripéties ne sont certainement pas toutes pertinentes, les ressorts manquent parfois d’originalité et les personnages trop caricaturaux (Richard Bohringer et Emmanuelle Béart vont souvent trop loin dans leur jeu de « Je t’aime moi non plus »), mais l’ensemble se révèle plutôt drôle avec quelques situations bien vues. La mécanique est bien huilée (trop peut-être pour être honnête) mais les acteurs font passer avec brio les maladresses.
Ce n’est évidemment pas la comédie de la décennie mais elle ne mérite pas d’être tombée dans l’oubli. En à peine 1h20, elle assure un petit divertissement sympathique, quelques éclats de rire et le plaisir de revoir Pierre Richard avant que sa carrière ne s’effondre totalement dans les années 1990 et 2000. Pas mémorable certes mais pas aussi déshonorant que sa réputation ne semble le réduire.