À genoux les gars, comédie écrite avec brio par Antoine Desrosières et les acteurs eux-mêmes, met en scène à la manière d'une screwball comedy, un sujet qui à priori laisse peu de place à la fantaisie : le harcèlement et les abus sexuels. Pourtant on ne reste pas indifférent devant cette comédie à visée didactique. Parfois amusé ou indigné, le spectateur passe par des états différents qui l'acheminent vers une prise de conscience du harcèlement sexuel, de sa gravité et de son impact sur un individu.
Témoin d'une réalité actuelle, vif et intelligent, le film tient le pari de faire rire tout en informant.
Les acteurs principaux, Souad Arsène, Inas Chanti, Sidi Mejai et Mehdi Dahmane sont d'une expressivité et d'un naturel rare.
Ils ne jouent pas simplement les mots mais les vivent. Cela s'explique en partie par l'écriture des dialogues qui ont été construit à partir des improvisations des acteurs avant le tournage. Dialogues brillants et spontanés, chaque phrase est dite avec une sincérité incroyable !
On pense à la scène du Pac-Man intégré filmée en plongée, qui regorge de trouvailles drôles et fantaisistes.
Le choix de la musique va de paire avec cette comédie consciente. En effet Antoine Desrosières souhaitait avoir des chansons "Yéyé" des années 60 en bande originale. Elles renforcent le contraste entre le langage cru des dialogues et celui utilisé dans les musiques. Ainsi le résultat audiovisuel transmet une certaine magie de la banlieue qui s'éloigne de la représentation habituelle dans les films. Ces chansons illustrent aussi à la perfection l'intention d'Antoine Desrosières : réaliser un film léger et poétique qui fait réfléchir. Et c'est réussi !