A Ghost Story par Barlbatrouk

Un homme et une femme s’aiment. Malheureusement, l’homme finit par mourir dans un accident un peu bête… Pour continuer à voir sa bien-aimée, il ne lui reste plus qu’une solution : se cacher sous un drap blanc et jouer à Casper le gentil fantôme.

Derrière ce pitch assez banal se cache une petite pépite sortie le 20 décembre dernier. Le film a rencontré le succès lors du festival du cinéma américain à Deauville en septembre dernier (Prix du Jury, Prix de la critique internationale et Prix Kiehl’s de la révélation). Puis il a été présenté en ouverture du Paris International Fantastic Film Festival en décembre.

A Ghost Story est composé de plans longs et joue avec le temps. À mon avis il n’y a pas de demi-mesure : soit on se laisse emporter par les errances du spectre, soit on passe complètement à côté. Le film est en effet très simple, limite minimaliste et tire toute sa force dans sa capacité à envoûter le spectateur, à l’absorber. Comme le fantôme, on se prend à perdre complètement la notion du temps avant qu’un détail nous fasse revenir à la réalité. Car si certaines scènes sont interminables (comme ce plan ou Rooney Mara a le temps d’engloutir une tarte, littéralement) le rythme du métrage est très fluide et arrive toujours à maintenir l’intérêt.

D’autant plus que le film est assez intéressant sur la forme également avec un format carré arrondi sur les bords qui intrigue au début et une musique bien utilisée.

En traitant de la solitude, du deuil, de l’oubli ou de la mort, A Ghost Story nous parle surtout de la condition humaine, sans jugement et tout en émotion. On a beaucoup comparé le film de David Lowery à la filmographie de Terrence Malik, mais alors que ce dernier m’exaspère au plus au point avec ses scènes lourdingues, l’histoire du gentil petit fantôme m’a, elle, absorbée d’un bout à l’autre.