Ce qui reste
Un simple drap pour raconter une histoire de fantôme. Comme si nous étions revenus à l'âge de l'enfance. Mais une histoire comme aucune autre. C'est une histoire sur ce qui reste. Comme la lumière...
le 10 janv. 2018
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Précédé d'une critique dithyrambique, le nouveau film de David Lowery est sans aucun doute très particulier. Il raconte le passage de vie à trépas, à travers Casey Affleck qui, après un accident de voiture, se retrouve sous forme de fantôme (avec un drap blanc et deux trous pour les yeux), et à vivre le deuil de sa compagne, jouée par Rooney Mara.
J'avoue qu'à cet instant de ma vie, je ne connais pas le deuil, donc je ne sais pas comment je vivrais la perte d'un proche, mais pour Roony Mara, ça consiste à faire une tarte, puis à la manger entièrement. Bon, chacun son truc, mais l'intérêt du film n'est pas là : il est dans cette transition entre la vie et la mort, où l'âme semble ne pas vouloir quitter les lieux. C'est souvent magnifique, ne serait-ce que par cette représentation de Casey Affleck, que le drap blanc recouvre entièrement, avec une scène au départ magistrale où, après que Rooney Mara quitte la morgue de l’hôpital, le drap recouvrant le corps se relève une minute après ce départ.
On sent la recherche picturale de la part du réalisateur, avec le format carré de l'image et aux bords arrondis, et souvent, ça fait mouche. Mais il y a aussi le son, qui semble composé de nappes plus ou moins fortes, qui ajoute aussi à cette part de mystère que le film donne dans sa première partie. Jusqu'à une scène où, dans une soirée, le fantôme croise des gens à table, dont Will Oldham, et là, tout ce en quoi j'aimais dans le film s'écroule, car cet acteur (et chanteur) donne en quelque sorte toutes les clés de l'histoire. Personnellement, je m'étais fait mon idée avec l'étrangeté de Freud, à savoir la sensation d'avoir déjà vécu une chose bien avant notre naissance, avec quelques scènes dans le passé mais aussi dans le futur, mais la part d'irrationnel qui marchait tant sur moi s'est brisée.
A partir de là, vu que toutes les clés m'ont été données, le film n'a plus réussi à me captiver, mais je reconnais là quelque chose de très original, qui sonnera comme quelque de très intime chez les personnes qui ont vécu un deuil, mais je me place en tant que spectateur, et là, j'ai été complètement refroidi.
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le 12 oct. 2018
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