Un drame social doublé d’une œuvre humaniste et pleine d’espoir.

Aude & Benjamin vivent ensemble depuis 6ans. Aude souffre de ne pas pouvoir avoir d’enfant, alors Benjamin décide que c’est lui qui le portera. Benjamin est né dans un corps de femme et est encore en plein processus de transformation (ce dernier s’apprête à subir une hystérectomie (ablation de l’utérus), la dernière étape de sa transition).


A Good Man (2020) traite à la fois de la quête d’identité, de la transidentité et des hommes trans qui ont un désir de parentalité. Il en résulte une œuvre humaniste et pleine d’espoir, sur un sujet rarement abordé au cinéma, qui plus est, interprété par un couple cisgenre & trans. Ce drame social questionne sur la parentalité et l’identité sexuelle, avec beaucoup de retenu et de délicatesse. Le film est centré sur le personnage de Benjamin, à qui l’on reproche de « prendre trop de place » et à juste titre, ce dernier devant se battre contre l’administration pour faire accepter sa nouvelle identité, contre sa famille dont la mère et le frère rejettent ses choix ou encore sa compagne qui se sent malgré-elle dépossédée de son rôle de "mère/génitrice".


Un personnage que l’on imagine aisément difficile à incarner, encore plus pour une actrice cisgenre grimée en homme et dont Noémie Merlant parvient admirablement à incarner. Cette dernière continue de nous séduire, après avoir campée une adolescente tentée par le djihad (Le Ciel Attendra - 2016) ou atteinte "d'objectophilie" dans Jumbo (2020), elle prouve une fois de plus son indéniable talent d’actrice.


Pour l’avoir dirigé à deux reprises par le passé il n’est pas surprenant que Marie-Castille Mention-Schaar l’ai de nouveau choisie pour ce rôle (nul doute que certains trouveront à redire sur le fait que Benjamin ne soit pas interprété par un acteur trans, mais faut-il nécessaire confier ce type de rôle à une personne transgenre ? Est-ce que cela aurait été nécessairement un gage de qualité ? Pas nécessairement, d’autant plus que les acteurs transgenres ne courent pas les rues).


La réalisatrice dresse ici un très beau portrait d’un homme en quête d’identité et voulant tout simplement avoir les mêmes droits que quiconque. Le film pèche par moment pour ses excès de lenteurs et aurait gagné à être plus dynamique, mais la prestation des deux interprètes principales (Noémie Merlant & Soko) vient largement compenser les faiblesses du film.


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RENGER
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le 7 juil. 2021

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