A Heroic Fight par cherycok
Dans le genre gros portenawak complètement hallucinant, A Heroic Fight ne fait certainement pas mieux que The Big Deal (1992 – Wong Chun-Yeung). On a tout de même droit à du très lourd, du très très lourd, avec des scènes complètement barrés, et ce aussi bien côté comédie que au niveau de l'action. Alors que ceux qui sont insensibles à cet humour complètement absurde typique des comédies HK des années 80, passez votre chemin, vous risqueriez d'attraper des boutons. Par contre, si des The Big Deal, des Mismatched Couples (1985 – Yuen Woo Ping) ou même des Lucky stars (pour citer du plus connu) vous font délirer, alors A Heroic Fight est fait pour vous.
Et quand je vous dis que c'est du lourd, je pèse mes mots, et on est mis dans l'ambiance dès les premières minutes. Derrière tout ça, le « Yuen Clan » (dont Yuen Woo-Ping et ses frères font parti), responsable des chorégraphies de nombreux succès dans les années 80, autant dire que niveau combats, on va être servis. Et c'est le cas car les scènes d'action sont nombreuses et très réussies. Et par « très réussies », je parle surtout au niveau délirant. En effet, notre groupe de héros incarnant des cascadeurs et spécialistes des effets spéciaux dans le cinéma, ils vont bien entendu utiliser toutes leurs compétences dans ce domaine pour venir à bout de leurs ennemis. Et c'est là que le festival commence... Vélo modifié pour lancer des roquettes et équipé d'une selle éjectable (entre autres), patins à roulettes à réaction qui ont la possibilité de rouler sur des rails, gadgets en tout genre du style trampoline à injection hydraulique, canne / sabre / parapluie (vive le concept du tout en un !) et bien d'autres.
Certains pourront reprocher qu'ils sont trop présent au détriments des combats purs à main nue, ces derniers étant quand même assez nombreux et très bien chorégraphiés quoi qu'un peu trop accélérés, mais ça leur donne un charme et ça donne surtout lieu à des scènes complètement hallucinogènes !
Et c'est là l'autre gros point du film, des scènes complètement barrés. Outre le kidnapping en début de film à base de ballons de baudruche où la petite fille de 10 ans a elle-même réalisé la cascade (vous comprendrez en le voyant), c'est sur des scènes plus comiques que les gadgets prennent toute leur ampleur. La scène du repas dans la cuisine, où tout est gadgétisé, des chaises en passant par les condiments ou les moyens de cuisson, est absolument géniale. Je ne vous parle même pas de la scène finale complètement « out of this world » avec sa statue karatéka, ses ponts rétractables et ses feux d'artifice en tout genre. C'est du grand, mais du très très grand nawak que nous sert le Clan Yuen et si vous accrochez à cette ambiance eighties si particulière, vous ne pourrez être que conquis, bouche bée devant tant d'idées à la seconde pendant quasiment 1h20 non stop.
On a l'impression que ce qui se cache derrière tout ça, c'est un merveilleux hommage à ce cinéma hongkongais des années 80 et les hommages et clins d'œil sont nombreux, à commencer par cette scène dans la scène avec un pseudo sosie de Chow Yun Fat qui, avant un gunfight, cache des pistolets dans tous les pots de fleurs qu'il trouve (avec en prime des conneries en plus... le pistolet à eau...), hommage qu'on retrouvera d'ailleurs un peu plus tard dans le Just Heroes de John Woo, où encore cette scène d'ouverture rappelant ces films de sabre fous du genre Buddha's Palm ou Holy Flamme of the Martial World. On nage en plein souvenirs de ces films qui nous ont fait apprécier ce cinéma Et c'est avec un regard presque d'enfant qu'on regarde ces scènes s'enchainer à vitesse grand V pour notre plus grand bonheur.
A Heroic Fight est donc un film indispensable pour tous les amateurs des eighties, un film comme on n'en fait plus depuis bien longtemps, où les acteurs sont complètement en roue libre et ont l'air de s'éclater comme des petits fous, et nous avec. Amateurs d'action débridée et d'humour nonsensique, ce film est fait pour vous. Et puis revoir l'excellent Dick Wei (Project A, ITLOD3, Eastern Condors) et ses monstrueux kicks dans un rôle un peu plus poussé qu'à l'accoutumé, ça ne se refuse pas