Un parfum de vacances.

Un soir d'Août, en région Parisienne, un jeune homme et une jeune femme font connaissance, ils vont dormir sur l'herbe, et elle doit partir en catastrophe. Qu'à cela ne tienne, lui et son pote vont descendre dans le Sud, près de Montélimar, pour la revoir. Mais le voyage ne sera pas de tout repos.

Sélectionné à Berlin en 2020, A l'abordage n'a guère eu de chance. Sortie en salles annulée pour les raisons que l'on connait, malgré un plébiscite public lors de son passage dans les festivals, il connaitra juste quelques projections évènementielles et une diffusion sur Arte en Mai 2021, condamnant de ce fait les salles d'un film formidable. Mélange entre du Emmanuel Mouret et du Eric Rohmer où les acteurs parlent au naturel, on suit ces deux bras cassés, joués par Eric Nantchouang et Salif Cissé, respectivement Félix et Chérif, qui descendent dans le Sud via Blablacar ®, et dont le conducteur de la voiture, joué par Edouard Sulpice, est surpris de voir arriver ces deux gars, car il pensait voir arriver deux femmes, à cause de la description sur l'application !

Difficile de tout révéler, d'autant plus que c'est assez court, mais j'ai trouvé euphorisant, à la fois drôle dans la relation avec ce trio improbable qui va se former, et touchant dans la relation que Félix et Chérif vont avoir chacun avec deux femmes. L'une, celle qu'il a rencontré en région parisienne, et qui se montre distante, car elle ne s'attendait pas à ce qu'il fasse la surprise de venir la voir, et l'autre, Héléna, une mère célibataire pour qui Chérif se dévoue sans compter vis-à-vis de sa fille. D'ailleurs, c'est très bien filmé, avec des plans qui mettent en valeur la Femme, notamment celui quasi-final au lit, mais aussi tous les moments disons aquatiques qui donnent envie d'une chose : aller se baigner.

J'aimais plutôt bien les films précédents de Guillaume Brac, qui va aussi bien sur les longs que les courts-métrages en passant par le documentaire, mais là, je trouve que c'est une grande réussite, qui marche tout le temps, et qui montre en fin de compte une certaine mélancolie, sans jamais être vulgaire ni putassier. A l'abordage, chaton !