À l'aube du cinquième jour par Ninesisters
La Seconde Guerre Mondiale est un thème qui aura permis de concevoir d'innombrables films ; des plus classiques, focalisés sur les champs de bataille, au plus atypiques. A l'Aube du 5ème Jour se situe dans la veine de ces productions hors-normes, puisqu'elle se dédie à une facette méconnue du conflit : la justice interne des camps de prisonniers allemands. En effet, ceux-ci n'hésitaient pas à faire régner dans ces camps la même discipline de fer que dans l'armée, comme s'ils refusaient d'admettre leur défaite et leur propre statut de prisonniers de guerre. Malheur à ceux qui rejetaient cette autorité.
Intéressant sur le plan historique et inspiré de faits réels, A l'Aube du 5ème Jour passe pour un film fou et surréaliste ; c'est en tout cas ce que penseront les deux personnages principaux, taxés de désertion et jugés par un tribunal militaire au sein même du camp. Il se tisse durant toute sa durée des relations étranges et ambiguës entre le commandant canadien du camp et le plus haut-gradé parmi les Allemands, le premier ne sachant pas toujours comment réagir face à la rigidité et la résistance passive du second, mais les deux se comprenant malgré tout en tant que militaire.
Franco Nero, comme toujours, impressionne dans son rôle de soldat désabusé, victime d'une guerre dont il continue de subir les conséquences malgré la fin des hostilités. Il n'est pourtant qu'un pion dans la confrontation entre les prisonniers et leurs geôliers, et dans le drame presque kafkaïen qui se joue sous nos yeux.
Le film, sombre et inquiétant, se ferme sur une scène impressionnante qui laisse le spectateur pantois, transformant au passage cette production italienne en petite perle de cinéma, hautement recommandée aux amateurs de la WW2. Un long-métrage inattendu, mais indéniablement réussi.