Un film roumain sur l'apprentissage au séminaire de futurs prêtres orthodoxes, d'une durée de 2h30. Sur le papier, One step behind the seraphim fait craindre un (très) long-métrage réaliste, contemplatif et exigeant, pour ne pas dire ennuyeux à périr. Eh bien, pas du tout, c'est un film rock'n roll, rythmé et très ambitieux, qui peut se voir comme une lutte de pouvoir acharné entre de jeunes séminaristes et l'autorité religieuse qui règne par le chantage, l'appel à délation et les brimades. Mais la vision de ces étudiants est également pour le moins iconoclaste : ils ne pensent qu'à enfreindre les règles, fréquentent les bars et perdent leur virginité sans coup férir. On est très loin de l'image compassé et bienveillante que l'on a a priori pour ces futurs serviteurs du culte. Il est d'ailleurs très peu question de religion ni même de foi dans One step behind the seraphim, premier long-métrage de Daniel Sandu qui s'éloigne visiblement de l'école roumaine dans sa manière de filmer et de mener son récit. Sa réalisation est bluffante et sa direction d'acteurs impressionnante avec un jeune premier charismatique en diable et un méchant d'anthologie. Un film brillant, où l'on ne voit pas le temps passer tant les enjeux sont forts avec les thèmes de la manipulation et de la trahison en première ligne. Nul besoin de s'emballer mais ce film semble marquer un certain renouveau dans un cinéma roumain qui commençait à s'engluer dans des méthodes de fabrication presque dogmatiques.

Cinephile-doux
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mon Arras Film Festival 2018

Créée

le 9 nov. 2018

Critique lue 780 fois

2 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 780 fois

2

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13