À l'Ouest, rien de nouveau par manouperrin2

"11 Octobre 1918. A l'Ouest, rien de nouveau."
Tout le film pourrait se résumer en cette seule phrase tant elle sonne juste, tant elle veut tout dire. 1 minute de relâchement, de diversion, un soldat voit un oiseau dans le ciel, il sort vite son carnet, un crayon, esquisse quelques traits ... le coup retentit, le papier se froisse, le soldat tombe. Mort. 11 Octobre 1918. A l'Ouest, rien de nouveau. Un jour comme les autres, où des centaines de soldats sont morts, mais c'est la guerre les gars. Rien de nouveau depuis 1914.
La banalisation de la guerre, de la mort, la déshumanisation des soldats, sont les thèmes que dénonce Erich Maria Remarque dans le livre dont est tiré ce film. Les soldats doivent défendre leur patrie, mais au nom de quoi ? Leur patrie, ils ne la connaissent même plus. Leurs dirigeants non plus. Ce sont eux qui doivent se battre pour sauver leur pays, qui donnent leur vie pour des hommes qui ne mettront jamais le pied sur un champ de bataille, des hommes aveuglés par leur désir de pouvoir, de vengeance. Ils ont transformé ces soldats en machines, en automates dont le destin est de tuer ou d'être tué. Des anonymes qui parfois prennent conscience que finalement, ils sont tous égaux ces soldats, qu'ils soient français ou allemands, comme lorsque Paul Baumer voit le visage du soldat qu'il vient de tuer : « Pardonne-moi, camarade : comment as-tu pu être mon ennemi? Si nous jetions ces armes et cet uniforme, tu pourrais être mon frère. ». L'ennemi est anonyme, il n'est qu'une silhouette, jusqu'à ce que l'on rencontre son regard, jusqu'à ce qu'on le voit mourir à quelques centimètres de soi.