De boue les morts
♪Moi, mon colon, celle que j’préfère, c’est la guerre de 14-18 ♫ (G. Brassens) A l’ouest, rien de nouveau occupe une place historique considérable. A plus d’un titre. 1930 La dernière guerre, la «...
Par
le 4 avr. 2015
32 j'aime
“Héros de demain, levez-vous pour votre mère Patrie”
Cette idée résonne et bouillonne dans les têtes fraîches et les corps vigoureux de ces jeunes écoliers, naïfs et impressionnables. «Allons-y joyeusement ! Faire la guerre dans de beaux uniformes… ».
D’abord on badine, puis on apprend à être soldat. Marcher droit et en ligne, porter le fusil et se jeter à terre. La boue ne nous fait plus peur. Et puis vient la vraie de vraie. Une guerre qui se dessine dans les regards effarés de jeunes recrues à leur arrivée au front. Les bruits assourdissants, la poussière et l’agitation, voilà une introduction qui marquera ces agneaux au bord du sacrifice.
La Faim.
Personne n’avait prévenu que la guerre se faisait le ventre vide, dans l’attente d’un bout de pain rassis au milieu des rats. Disette crasseuse dans les tranchées, ainsi va la vie pour la 2e compagnie.
Le Bruit.
Explosions incessantes, sifflement violent, souffle agonisant. Ce fracas habite les crânes et tourmente les raisons. Le Silence devient or, la vie devient calvaire. To die, to sleep – No more…
La Folie.
Aliénation des hommes perdus. Trous noirs où l’on s’enfonce, enterrés par la peur, le manque, l’envie de fuir les délires oppressants. Stigmates laissés par des images terrifiantes.
La Perte.
Tant d’amis mutilés, fracassés, trépassés. La chambre des mourants a vu passer tant de vies gâchées. Non, la mort n’a rien de romanesque et l’héroïsme n’existe que dans l’esprit de ceux qui font les guerres de loin.
La Guerre.
Qui a commencé ? Pourquoi ? Questions dont les réponses inexistantes ne changeront pas grand-chose à ce conflit intemporel. Les bottes qui s’embourbent dans ce marasme sanguinaire sont les nôtres. Ces ennemis qui tombent au rythme d’un carrousel tournant ne sont finalement que des hommes, comme nous.
Que reste-t-il à part des étrangers qui n’ont nulle part où rentrer ? Des rêves brisés, des enfants meurtris, et beaucoup d’autres disparus. Leurs noms, oubliés. Leurs visages, anonymes. Perdus à jamais dans des champs de croix infinis.
Le papillon ne volera plus désormais.
1930, Lewis Milestone donne une leçon de cinéma et nous offre un film au message pacifiste qui sera malheureusement bien vite oublié.
L’homme est un animal qui toujours recommence.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2018: Harder, Better, Faster, Stronger
Créée
le 19 sept. 2018
Critique lue 507 fois
28 j'aime
8 commentaires
D'autres avis sur À l'Ouest, rien de nouveau
♪Moi, mon colon, celle que j’préfère, c’est la guerre de 14-18 ♫ (G. Brassens) A l’ouest, rien de nouveau occupe une place historique considérable. A plus d’un titre. 1930 La dernière guerre, la «...
Par
le 4 avr. 2015
32 j'aime
“Héros de demain, levez-vous pour votre mère Patrie” Cette idée résonne et bouillonne dans les têtes fraîches et les corps vigoureux de ces jeunes écoliers, naïfs et impressionnables. «Allons-y...
Par
le 19 sept. 2018
28 j'aime
8
Formidable leçon dans le carton initial que cette citation du prologue de Remarque dans son livre, dont le film est l’adaptation : This book is to be neither an accusation nor a confession, and...
le 6 mai 2018
27 j'aime
2
Du même critique
Dear Jeff, Je suis tombée tardivement dans les méandres de tes pellicules poussiéreuses, et je m’en excuse humblement. Après tes histoires de familles dans Shotgun Stories et ton immersion...
Par
le 13 juin 2016
79 j'aime
6
Il est des films qui ne quittent pas les mémoires et Le Tombeau des Lucioles (Hotaru no haka) est pour moi l’un de ceux-là. L’histoire de deux jeunes êtres, un frère et une sœur, Seita et Setsuko,...
Par
le 6 mars 2016
75 j'aime
11
Il est des fils qui cassent, d’autres qui lient. Il est des noms qu’on crie, et d’autres qu’on oublie. Kimi no na wa… Monsieur Makoto Shinkai nous a habitués, il faut le dire, à sa vision des liens...
Par
le 21 janv. 2017
74 j'aime
12