Stand by Mud
Dear Jeff, Je suis tombée tardivement dans les méandres de tes pellicules poussiéreuses, et je m’en excuse humblement. Après tes histoires de familles dans Shotgun Stories et ton immersion...
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le 13 juin 2016
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Dear Jeff,
Je suis tombée tardivement dans les méandres de tes pellicules poussiéreuses, et je m’en excuse humblement. Après tes histoires de familles dans Shotgun Stories et ton immersion paranoïaque dans Take Shelter, voilà que tu t’embourbes dans les eaux boueuses du Mississipi. Embarquement immédiat avec tes deux jeunes comparses. Rien ne leur fait peur, pas même ce mec mal rasé, en chemise crème, coincé sur une petite île déserte. Bien au contraire, ils s‘y attachent à ce Mud crasseux, et nous aussi d’ailleurs.
Un bateau suspendu aux arbres les réunit, a hell of a thing. Une histoire de serpent plus tard, et ce petit monde est lié dans une histoire d’amour au goût et aux conséquences amers. Tu dessines alors les images d’une aventure vibrante. Tes personnages ne sont peut-être pas les plus originaux mais ils sont authentiques. Ce sont les cœurs purs d’Ellis et Neck qui les font graviter autours de ce mystérieux tatoué qui rêve de s’envoler avec sa blonde.
Les histoires d’amour finissent mal en général, et ce n’est pas toi qui va nous dire le contraire. L’amour, même partagé, ne gagne pas toujours à la fin. La vie a aussi ses droits et les femmes que tu dépeins dans ce monde ardu font leurs propres choix. Pour survivre, pour une vie meilleure ou simplement pour grandir. Ta vision éclairée transparaît dans les yeux de ces hommes qui doivent faire avec.
Chacun a pu grandir sous ton œil bienveillant. Les expériences ont été rudes mais riches, puis un clin d’œil d’espoir perça le jour pour achever le récit et tourner la page. Une autre vie commence !
Cher Jeff, on ne te le dira jamais assez, tes choix d’acteurs font toujours un sans fautes et leur direction sous ta baguette ne doit pas y être étrangère. Entre ces gamins pleins de justesses et un Matthew MonChéri doux-amérin, sans oublier les prestations de Ray McKinnon en père touchant et de ton fidèle Michael Shannon en oncle attentif (qu’on voit pourtant peu). Oh mais je n’omets pas la mise en scène sublime qui te colle apparemment à la peau. Tes images défilent dans un courant de beauté fluide et plein d’émotions, et pour cela tu devrais aussi remercier pour moi ton directeur photo Adam Stone qui t’accompagne toujours.
Je termine en te rappelant qu’à notre rencontre j’avais promis de t’aimer, et je ne regrette pas de t’avoir fait confiance. Après seulement trois films, tout semble annoncer un avenir faste que je compte bien partager avec toi, alors ne fais pas comme ces pauvres bougres qui n’ont fait que me décevoir.
You’re like a dream I don't want to wake up from.
Affectionately yours,
Créée
le 13 juin 2016
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