A nos corps dépendants
Question : que dire d’un film qu’on a pas entièrement compris ? Option N°1, dite du melon : c’est n’importe quoi, ça ne veut rien dire. Option N°2, dite de l’humble : je suis limité...
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Monsieur Makoto Shinkai nous a habitués, il faut le dire, à sa vision des liens amoureux ; au-delà de l’espace et du temps. Your Name ne déroge pas à cette règle, et des petits bouts de ces précédents films s’y retrouvent éparpillés, comme des pétales de fleurs de cerisiers chutant d’un même arbre. La patte de l’artiste est bien présente, dans le fond, comme dans la forme. Décors magnifiques, paysages contemplatifs, au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit…oups je m'égare!
L’histoire imaginée par Shinkai nous installe dans les corps respectifs d’une jeune fille au cœur d’un temple rural, et d’un jeune garçon dans l’effervescence de Tokyo. Seulement, le corps n’est pas toujours adapté à la personne qui y habite (et je ne parle pas de transgenre). Les premières mésaventures ne sortent pas des sentiers du genre : drôles, mimi et un peu loufoques. Pourtant cela suffit à nous attacher à ces deux personnages et leurs entourages. C’est environ à la moitié du métrage que le ton bascule, ainsi les larmes coulent (oui, j’en ai versé une petite, pauvre cœur mollasson). Rien n’est fini, tout est encore à faire. Torpeur, distorsions chronologiques, comète flamboyante, action, souvenirs, oublis…
Makoto Shinkai, sûrement traumatisé par des amours difficiles, reprend donc ici ses thèmes de prédilection, de manière peut-être plus accessible. L’éloignement de The Voices of a Distant Star, les saisons de The Garden of Words, et l’absence de 5 Centimètres par Seconde se distillent dans un flacon plus translucide, où certaines réalités font écho à la fiction (ceci a clairement contribué à son succès planétaire). Notre attachement n’est pas contrôlé et nos émotions sont guidées par les images sublimes qui défilent devant nos yeux. La musique aussi joue un rôle important, dans ses fulgurances pop ou dans ses moments de douceur au piano, chaque chanson apporte sa touche au propos. Même si je ne comprends pas vraiment l’engouement général pour le film, peut-être parce que j’ai ressenti les mêmes émois devant 5 centimètres… (malgré sa lenteur), j’admets qu’il est difficile de résister à une histoire aussi bien racontée, aux couleurs aussi bien esquissées. C’est touchant, et les cœurs sensibles s’y laisseront sûrement prendre. Pourquoi donc se priver d’un joli moment ?
Your Name sera donc un doux rêve que partageront des millions de personnes avant de revenir à leurs quotidiens aussi différents qu’indifférents.
Just a bit more, a little bit more, let’s stick together...
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Créée
le 21 janv. 2017
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12 commentaires
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