Le Tombeau des lucioles
8.2
Le Tombeau des lucioles

Long-métrage d'animation de Isao Takahata (1988)

Il est des films qui ne quittent pas les mémoires et Le Tombeau des Lucioles (Hotaru no haka) est pour moi l’un de ceux-là. L’histoire de deux jeunes êtres, un frère et une sœur, Seita et Setsuko, pour qui la vie commence avec une guerre en toile de fond. Une guerre dont ils ne savent rien mais qui bouleversera leurs existences… Une guerre en somme comme tant d’autres.


Un rêve. Un souvenir qui commence dans le feu et qui se finit dans la lumière. Lumières virevoltantes des lucioles…


Orphelins et indésirables chez leur tante, Seita et Setsuko doivent se débrouiller seuls. Ils font face à la dureté de la vie et à l’individualisme qui règne. On ne leur fait certes pas de cadeaux, mais rien ne peut leur enlever le bonheur d’être ensemble. Les joies simples de l’enfance sont retrouvées… une boîte de bonbons, une moustiquaire, des lucioles… Il ne faut pas plus à la petite Setsuko pour oublier son mal et afficher un grand sourire à son nii-chan. Combien de temps encore le rêve va-t-il durer ? Combien de temps encore le refuge va-t-il rester un home sweet home ?


Isao Takahata ne nous berce pas d’illusions et Mamiya-san, sûrement soutenu par Hisaishi-san, enfonce le couteau avec sa musique à faire pleuvoir des larmes au Sahara.



"Pourquoi est-ce que les lucioles meurent tellement vite ? "



La réalité reprend ses droits. La souffrance ne fait pas de discrimination. Seita continue malgré tout de se battre contre le destin et pour préserver l'innocence de sa douce petite soeur. Essayer jusqu'au bout de maintenir ce sourire sur le visage de Setsuko. Malheureusement, le feu revient vite prendre ce qui reste de précieux, et la folie des hommes se charge des ruines et des rebuts… Seule cette petite boîte de bonbons remplie de poussière subsistera, au milieu de la lueur des lucioles.


La vision devient trouble…humide. Il est maintenant temps de dormir car le rêve se doit de continuer. Seita et Setsuko, main dans la main, au milieu d’un champ de hotaru…

Lilange
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le 6 mars 2016

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