Loin de la ville, à laquelle elle s'oppose par sa tranquillité, son bon air...et son ennui, la campagne, façon Manuel poirier, est un lieu de convalescence pour la plupart de ses personnages.
Ils sont encore jeunes et ont quitté Paris pour on ne sait quelles raisons. A Brionne, ils forment une communauté, vivent de relations sentimentales inconstantes et quittent quelques fois leur refuge provincial pour une excursion dans la capitale.
Plus particulièrement, Poirier filme le désarroi et l'attente de Benoît, personnages sans références biographiques ni beaucoup d'indices psychologiques. Mais, dans le genre mélancolie et neurasthénie, le cinéaste en fait un peu trop. Quelques figures pittoresques de la campagne apportent, vainement, un peu de rusticité à des péripéties soporifiques, à ces existences recluses par lesquelles Poirier illustre ostensiblement un mal-être profond. Sa mise en scène est affectée, douloureuse et alanguie pour mieux caractériser le désoeuvrement et le temps qui stagne. Peine perdue, les personnages propagent leur ennui, et leurs murmures affligés, en guise de dialogues, se perdent dans l'indifférence.