Un humour simple mais efficace. "A la carte" laisse réfléchir..

Film espagnol sortit en 2008, A la carte a été réalisé par Nacho Garcia Velilla. Ce film s'apparente au genre de la comédie romantique. Dans l'histoire, Maxi (Javier Càmara), un cuisinier reconnu qui possède son propre restaurant dans le quartier de Cueca à Madrid, pense que sa vie est parfaite. Il vit son homosexualité au grand jour et sans complexe. Un beau jour, son ex-femme décède et il se retrouve à devoir s'occuper de ses deux enfants. Sa petite routine va alors être bouleversée par l'arrivée de ses enfants ainsi que celle de son voisin, Horacio (Benjamin Vicuna), un séduisant ex-footballeur argentin. L'amour, la famille et la jalousie vont venir perturber son quotidien.

Thématique très intéressante pour le monde du cinéma, l'homosexualité est le thème principal de ce film. Souvent traité avec légèreté car le sujet reste sensible, ce film ne fait pas exception à la règle en utilisant une comédie légère. Soulevant souvent des débats, comme avec le film I love you Phillip Morris (de Luc Besson, 2009), l'homosexualité reste cependant un sujet que le cinéma apprécie. Pour cela, un réalisateur peut prendre le partit d'en rire ou bien d'en faire un mélodrame. Avec A la carte, Nacho Garcia Velilla a choisi de privilégier l'humour.
Le scénario est bien construit et comporte un peu de rebondissements et de suspense, comme dans la scène où Horacio a caché l'amie de Maxi dans son placard. Quant aux dialogues, ils sont également pleins d'humour. Le sérieux n'est pas maître de ce film, bien que certains dialogues savent tout de même le rester.
La construction se fait de manière linéaire et chronologique, comme si nous vivions les instants en même temps que les personnages. D'ailleurs, tous ces éléments nous laissent facilement nous identifier au personnage principal, Maxi. Même sans être homosexuel, son histoire personnelle est attachante car il ne sait pas comment faire avec ses enfants, et il n'est pas non plus très doué avec l'amour.
On peut remarquer que le jeu des acteurs passe beaucoup par les expressions du visage et du corps. Dans Parle avec elle, par exemple, Javier Camara joue également beaucoup avec ces jeux de regard et ces expression corporelles particulières.
Quant aux décors, ils ne sont pas spécialement originaux. Le principal de l'histoire se déroulant dans les cuisines du restaurant ou bien dans l'appartement de Maxi, les décors ne sont pas très recherchés. C'est peut-être ce qui nous fait nous rapprocher de ces personnages d'une certaine manière, car rien n'est phénoménal et tout entre dans ce que nous pouvons voir au quotidien. Ils sont donc naturels et banals. Les couleurs sont de même, simples, pour vraiment nous faire entrer dans les cuisines et l'appartement par exemple. Ainsi, l'éclairage est lui aussi lumineux et naturel. Ce qui est produit toujours le même effet que pour les décors et les couleurs. On peut aussi remarquer que la musique n'a pas une grande importance dans ce film, elle n'est que peu présente.
Les scènes sont pour la plupart amusantes. Le comique utilisé est surtout un comique du premier degré (compréhension simple et directe d'un effet, d'une situation comique). Cependant, ce film n'est pas uniquement une pitrerie, il sait garder une part de scènes sérieuses, qui permettent de faire passer un message de tolérance envers les homosexuels.

Ce film est très amusant, et utilise un humour simple et rapide. Personnellement, je ne le qualifierai pas de chef d'œuvre cinématographique, mais il est tout de même bien fait, avec de bons acteurs. Bien qu'un peu niais et simpliste, ce film vaut tout de même la peine d'être vu, particulièrement car il nous fait réfléchir sur le cas des homosexuels.