Une adaptation réussie ne se contente pas de traduire une œuvre, elle en saisit l’essence, la transforme avec une intention claire, tout en honorant ses thématiques profondes. Mais ici, le film trébuche, prisonnière d’une hésitation constante entre la fidélité rigide au texte et une vaine quête de spectaculaire. À force de vouloir tout embrasser, le film se perd, livrant un récit sans souffle ni profondeur.
Le rythme vacille, décousu, tandis que le scénario s’égare dès les premières minutes en dévoilant maladroitement ses propres enjeux. Les dialogues, trop explicites, alourdissent une intrigue qui peine à susciter l’intérêt.
Pire encore, l’œuvre trahit sa source en renonçant à l’audace de son dénouement original. La fin du livre, riche en gravité, est balayée pour céder la place à un happy end édulcoré.
Ainsi, ce produit n'est qu'un écrin creux, brillant en surface mais désespérément vide, incapable de rendre justice à l’univers foisonnant de Philip Pullman. Il reste une œuvre qui, faute de recul et de vision, éteint la magie qu’elle était censée illuminer.