Shailene Woodley et Sam Claflin sont dans un bateau. Le bateau prend méchamment l'eau. Que reste-il ?
Eh bien, l'adaptation cinématographique de l'incroyable histoire de survie de Tami Oldham. En 1983, la jeune femme et son compagnon, Richard Sharp, partirent pour un périple en mer qui devait les mener de Tahiti jusqu'à la côte californienne mais une terrible tempête détruisit partiellement leur embarquation en cours de route, laissant leur bateau sans moteur ni radio dériver au milieu du Pacifique pendant 41 jours...
L'insouciance des premiers instants de la rencontre amoureuse entre Tami et Richard d'un côté, l'amour se transformant en moteur de la persévérance dans l'épreuve de l'autre, le montage en parallèle des événements avant/après la tempête en mer place donc à juste titre la force des sentiments de ce couple comme principale boussole du récit de "À la dérive". Comme le dira Tami dans les quelques articles véridiques présentés à la fin du film, la rencontre entre ces deux âmes soeurs d'une existence est véritablement la clé de toute cette histoire de survie et sur laquelle est bâtie la construction scénaristique du film dans son ensemble.
Si "À la dérive" est votre premier film sur une histoires vraie de survie maritime, le long-métrage de Baltasar Kormákur pourra sans doute vous séduire. Tourné en quasi-totalité dans des décors naturels et porté par le duo plus que convainquant Shailene Woodley/Sam Claflin, "À la dérive" a même des chances de vous emporter totalement dans ses vagues si votre innocence de spectateur ne vous permet pas encore de voir arriver sa surprise finale à des kilomètres à la ronde.
Pour les plus aguerris à ce genre de récit, le film n'apportera pas de nouvelles pierres à l'édifice, il en existe de bien meilleurs et le classicisme dans lequel s'enferme rapidement "À la dérive" n'offre que peu de perspectives vraiment mémorables. Mais il faut reconnaître qu'il est bien exécuté et interprété, sa simplicité, sa volonté de ne pas trop en faire, lui donne un certain charme qui permet de le suivre sans aucun déplaisir jusqu'à son terme. Par contre, si vous avez grillé le twist final simplement en voyant sa bande-annonce comme l'auteur de ces lignes (oui, c'est bien ce à quoi vous pensez !), le sentiment de temps perdu risque fortement de prendre le dessus sur les qualités intrinsèques du film. On a connu des pertes de temps bien pires cela dit...